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CRITIQUE | Festival de Lanaudière: Denis Kokhuzhin, deux fois plutôt qu'une

Par Caroline Rodgers le 11 juillet 2023

L'Orchestre symphonique de Montréal était au Festival de Lanaudière, le 8 juillet 2023, en compagnie du pianiste Denis Kozhukhin (Photo: Agence BigJaw)
L’Orchestre symphonique de Montréal était au Festival de Lanaudière, le 8 juillet 2023, en compagnie du pianiste Denis Kozhukhin (Photo: Agence BigJaw)

Alors que la plupart de mes collègues journalistes assistaient au concert d’ouverture qui a attiré 5000 spectateurs vendredi soir avec la Neuvième de Beethoven, mon choix s’était plutôt porté sur le deuxième concert de l’Orchestre symphonique de Montréal, le 8 juillet, et le pianiste invité Denis Kozhukhin qui effectuait ses débuts au Québec dans le Concerto no 2 de Rachmaninov sous la direction de Rafael Payare.

Malgré une chaleur écrasante, la foule était tout de même considérable. Le concert s’est amorcé avec La Moldau, de Smetana, toujours un plaisir et un excellent choix pour un concert extérieur.

Parlons de Denis Kozhukhin. Né à Gorki en ex-URSS en 1986, il s’est fait connaître d’abord en terminant troisième au Concours international de piano de Leeds, en 2006, et en remportant le Concours musical international Reine Elisabeth de Belgique en 2010.

On comprend dès les premières notes que l’on a affaire à un véritable interprète, mais dans la catégorie des artistes qui sont au service de la musique et recherchent la profondeur, la beauté du son, une palette de nuances réfléchie et la poésie dans les détails plutôt que de chercher à en mettre plein la vue avec des feux d’artifices. Une élégance du geste qui évacue les effets superficiels et ne laisse pas de place à un ego démesuré. Que de la musique.

Fortement applaudi, il revient donner un sobre et beau rappel: À l’église de L’Album pour enfants op. 39 de Tchaïkovski. Une pièce simple et apaisante qui en dit long sur la personnalité de cet artiste.

Bref, tout cela m’a donné envie d’acheter un billet pour son récital du lundi soir, ce que je me suis empressée de faire en arrivant à la maison.

Après l’entracte, le Concerto pour orchestre de Bartok, version Payare, contraste fortement avec l’interprétation de l’OSM dirigée par Kent Nagano, qui approchait cette pièce avec la minutie d’un archéologue et la réflexion d’un philosophe. Le chef vénézuélien opte pour une approche plus viscérale et fortement contrastée qui fait ressortir la vitalité et le caractère tantôt dramatique, tantôt dansant de l’œuvre.

Un récital à Saint-Norbert

Lundi soir, 10 juillet, Denis Kozhukhin donnait un récital à la très belle (ancienne) église de Saint-Norbert (inaugurée en 1877), rebaptisée depuis quelques années « Espace culturel Jean-Pierre Ferland ». Les bancs d’église y ont été remplacés par des chaises qui sont enlevées et déplacées selon les besoins. S’il fallait un peu de courage pour faire la route sous la pluie battante afin de s’y rendre, le déplacement en valait la peine, non seulement pour la musique, mais aussi pour la découverte de cette beauté architecturale. La salle était d’ailleurs bien remplie.

Au programme: la Sonate en si bémol D. 960 de Schubert, et la Sonate en si mineur de Franz Liszt. S’ajoutant à l’excellente impression produite par le pianiste samedi, ce programme avait de quoi me convaincre d’acheter un billet, et je n’ai pas été déçue.

Dans Schubert, le pianiste met tout en place: phrasé, dosage sonore et engagement. Il semble toutefois que la main gauche n’ait pas toute la fluidité et le timbre requis. On peut toutefois en attribuer partiellement la faute au piano Yamaha qui se révèle ingrat dans les graves.

Cette grande tragédie qu’est la Sonate en si mineur de Liszt, sans doute l’un des œuvres pour piano les plus géniales jamais écrites, trouve un excellent défenseur en Denis Kozhukhin, qui déploie les feux d’artifices qu’elle requiert, mais s’avère particulièrement sublime dans les passages lyriques.

Cela donne envie de parcourir sa discographie, qui comprend notamment les œuvres pour piano de Grieg, Prokofiev, Tchaïkovski et Brahms.

À venir au Festival de Lanaudière:

 

  • Hamelin et l’Everest Rachmaninov, le 29 juillet, 16 h, Amphithéâtre Fernand-Lindsay DÉTAILS
  • Nézet-Séguin et Cho, l’ivresse du sentiment, le 6 août, 14 h, Amphithéâtre Fernand-Lindsay DÉTAILS
  • Angela Hewitt: tout Bach! Le 27 juillet, 20 h, Église de Sainte-Mélanie DÉTAILS

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