We have detected that you are using an adblocking plugin in your browser.

The revenue we earn by the advertisements is used to manage this website. Please whitelist our website in your adblocking plugin.

CRITIQUE | Accents slaves : une autre belle soirée sans histoire dans la vie de l'OSM

Par Caroline Rodgers le 17 février 2022

La cheffe Xian Zhang dirigeait l'OSM, le 16 février 2022. (Photo: Antoine Saito).
La cheffe Xian Zhang dirigeait l’OSM, le 16 février 2022. (Photo: Antoine Saito).

Dans l’espoir d’attirer le public, en musique classique, on essaie de plus en plus de créer des « événements » avec des programmes qui sortent de l’ordinaire, des invités au goût du jour ou des thématiques insolites. Mais n’oublions pas que le public, parfois, a simplement envie de s’asseoir et d’écouter de la bonne musique.

C’est ce que l’OSM a réussi à nous faire vivre, une fois de plus, hier soir, avec le programme Accents slaves, de la Moldau aux Balkans, sous la direction de la cheffe américaine d’origine chinoise Xian Zhang, une convaincante et efficace dynamo qui a su communiquer son énergie tant à l’orchestre qu’au public. Il faut dire, aussi, que l’on prend goût à ces concerts courts et sans entracte, qui nous permettent de vivre le bonheur de la musique sans être obligé de retourner à la maison trop tard en plein milieu de la semaine.

Ana Sokolović

Le tout commençait par Ringelspiel, pièce de quinze minutes d’Ana Sokolović, artiste en résidence de l’OSM, et qui était présente dans la salle. Je dois avouer que si la pièce contemporaine au programme n’est pas toujours ma partie favorite d’un concert, ce fut le cas hier soir, car j’ai été fascinée.

Arrivée à la dernière minute sans avoir lu le programme, j’ignorais totalement à quoi m’attendre. Quelle n’est pas ma surprise, en rédigeant cette critique, de constater que mes notes correspondent à la description qu’on en fait et même, aux titres de certaines des parties de la pièce, comme « mécanique » et « carrousel cassé ». Quand un compositeur ou une compositrice réussit à rendre en musique des idées avec une précision telle que l’auditeur reconnaît et voit, dans sa tête, des images et des scènes, c’est certainement le signe d’une grande réussite.

Parenthèse: je me souviens, au cégep, d’un test de psychologie que l’on avait fait passer aux étudiants dans un de mes cours. On nous faisait entendre Le Roi des Aulnes, de Schubert, en nous demandant de noter les images et les impressions suscitées par l’écoute, dans le but de mesurer l’empathie de l’auditeur. J’ignore si cette méthode était valide sur le plan scientifique, mais quoiqu’il en soit, j’avais imaginé, sans connaître la pièce et sans comprendre l’allemand, un cavalier sur son cheval par une nuit d’orage. J’avais été renversée d’apprendre ensuite que j’avais vu aussi juste. J’ai repensé souvent à cette expérience, et ma conclusion est que la réussite d’un test de ce genre ne tient pas à l’empathie de l’auditeur, mais au génie du compositeur.

Dès le début, Ringelspiel séduit avec ses phrases avant tout rythmiques et moult percussions. La pièce se développe pour nous téléporter au cœur d’une vaste machine, avec tous ses mécanismes, dont certains sont déréglés. Dans le programme, la compositrice évoque un carrousel et ses mécaniques. On pense aussi fête foraine, une sorte de Petrouchka moderne en visite dans un monde techno, le tout dans un langage musical très articulé et un traitement orchestral original, quinze minutes qui stimulent l’esprit et l’imagination. Bravo.

 

Andrew Wan, violon solo de l'OSM, en soliste dans la Romance en fa mineur de Dvorak, 16 février 2022. (Photo: Antoine Saito)
Andrew Wan, violon solo de l’OSM, en soliste dans la Romance en fa mineur de Dvorak, 16 février 2022. (Photo: Antoine Saito)

Xian Zhang: à réinviter.

C’est suivi de la Romance en fa mineur, op. 11 de Dvořák, avec le merveilleux Andrew Wan comme soliste. Comme tout ce qu’il touche se transforme en beauté, cela ne fait pas exception, et la sonorité qu’il fait entendre est soyeuse, fine mais également nourrie, bref délicieuse.

Xian Zhang est une cheffe à réinviter absolument. Convaincue, convaincante, articulée, précise, énergique, expérimentée, inspirée, elle démontre une excellente technique de direction et l’expressivité de ses gestes est éloquente sans théâtralité superflue. Elle témoigne de sa maîtrise tout au long du concert, mais en particulier dans Ma Patrie, de Smetana, dont on nous joue trois des six poèmes symphoniques, dont l’enivrant Vlata (la Moldau).

Ce concert sera donné de nouveau ce soir, et présenté en webdiffusion du 29 mars au au 19 avril. Je vous le recommande.

Inscrivez-vous à notre infolettre! La musique classique et l’opéra en 5 minutes, chaque jour  ICI 

Partager cet article
lv_montreal_banner_high_590x300
comments powered by Disqus

LES NOUVELLES DU JOUR DANS VOS COURRIELS

company logo

Part of

Conditions d'utilisation & Politique de vie privée
© 2024 | Executive Producer Moses Znaimer