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ENTREVUE | Les voyages musicaux du compositeur Simon Bertrand

Par Caroline Rodgers le 21 janvier 2022

Simon Bertrand, compositeur, est à l'honneur dans le concert Carnet de voyages, dans le cadre d'une série de compositeurs d'ici présentée par la SMCQ cette saison. (Photo: courtoisie de la SMCQ)
Simon Bertrand, compositeur, est à l’honneur dans le concert Carnet de voyages, dans le cadre d’une série de compositeurs d’ici présentée par la SMCQ cette saison. (Photo: courtoisie de la SMCQ)

Parmi les rares concerts webdiffusés en direct prochainement, ce « portrait » du compositeur Simon Bertrand par la SMCQ s’annonce un beau moment de découverte, et l’occasion d’un survol de son œuvre prolifique dans un programme intitulé « Carnet de voyage », sous la direction de Samy Moussa. 

« Depuis l’âge de vingt ans j’ai beaucoup voyagé, dit Simon Bertrand. J’ai vécu environ près de quatorze ans à l’étranger, en France, au Japon et au Danemark. Dans ce titre de programme, il y a donc le voyage au sens géographique du terme, mais aussi le voyage musical. Pour moi, découvrir une nouvelle musique, un nouveau compositeur, c’est aussi un voyage. On a voulu faire un portrait de mes voyages musicaux. »

Simon Bertrand a commencé la musique à quinze ans, à l’école secondaire. Il jouait de la clarinette, et plus tard, il a aussi fait du saxophone.

« À l’époque, je jouais dans les orchestres d’harmonie et de jazz de mon école. Même si j’avais beaucoup de plaisir à jouer des instruments, rapidement, j’ai eu envie de composer de la musique, se souvient-il. En 1985, ce fut le tricentenaire de Jean-Sébastien Bach. Radio-Canada a passé de la musique de Bach pendant 24 heures. J’écoutais cela à la radio et j’ai été extrêmement impressionné. Je me souviens d’avoir demandé à ma mère si c’était vraiment un être humain qui avait composé cela. J’avais presque tout écouté. Toutefois, c’est seulement vers l’âge de 24 ans que j’ai vraiment pris la décision de devenir compositeur. »

Il a alors étudié la composition pendant un an avec André Prévost, pour ensuite aller faire un stage de composition et d’analyse musicale en Europe avec Henri Dutilleux.

« Par la suite, le fils de Gilles Tremblay, Emmanuel, m’a présenté Claude Ballif, à Paris, avec qui j’ai étudié. J’ai aussi étudié avec José Evangelista et Denis Gougeon, à l’Université de Montréal. »

Et les années ont passé. Aujourd’hui, le catalogue de Simon Bertrand compte environ 75 œuvres.

Au concert Carnet de voyage, on entendra des pièces allant de 2003 à 2016, ainsi qu’une création, le Blues de Saint-Adolphe, un duo pour clarinettes…distancées.

Le programme

Avec Konna yume wo mita, pour violon, violoncelle et piano (interprété par le Trio Fibonacci) on voyage au Japon, où Simon Bertrand a vécu pendant trois ans.

« Pendant que j’étais au Japon, le cinéaste Akira Kurosawa est décédé. Ma pièce s’inspire d’un de ses derniers films, intitulé Rêves. Quand je suis revenu au Québec, après mon séjour au Japon, le Trio Fibonacci m’a commandé cette pièce. »

Chaque mouvement de Konna yume wo mita porte le titre d’un des huit courts métrages de Rêves, qui sont des « rêves-cauchemars »: Soleil sous la pluie, Le Verger aux pêchers, La Tempête de neige, Le Tunnel, Les Corbeaux, Le Mont Fuji en rouge, Les Démons gémissants, Le Village des moulins à eau.

Si d’autres pièces au programme nous emmènent vers la culture japonaise, toutes ne sont pas nécessairement associées à des lieux précis du monde. Cette sélection de pièce cartographie, en gros, l’itinéraire de vie et de compositeur de Simon Bertrand, ses rencontres et ses influences, comme il l’explique dans la vidéo ci-dessous. Avec les Variations perpétuelles, il rend hommage à José Evangelista. Avec La guerre et la paix, la référence est le monumental diptyque de Picasso, peint dans les voûtes d’une chapelle à Vallauris, en France.

 

« Si on regarde bien ce tableau, qui représente la guerre d’un côté et la paix de l’autre. Ce qui m’intéresse, c’est la troisième partie, où l’on voit quatre personnes de couleurs différentes qui tiennent une colombe. Ce tableau montre deux parties d’un monde et un centre avec des personnages qui cherchent l’équilibre. Dans un monde où les opinions sont de plus en plus radicales, sectaires et opposées, il y a un message dans ce tableau que je trouve important. Le premier mouvement de ma pièce, qui représente la guerre, s’appelle d’ailleurs Dialogue de sourds. Et au début de la pièce, dans la partition de piano, il est indiqué « ne pas écouter le violoncelle », et vice-versa. Chaque est dans son monde, prisonniers des stéréotypes qu’il s’est lui-même imposé. C’est une pièce qui me tient vraiment à cœur. »

Les interprètes

Les musiciens invités sont pour la plupart des gens avec qui Simon Bertrand a travaillé au fil des ans. Samy Moussa dirigera l’Ensemble de la SMCQ. On pourra aussi compter sur la présence de Virginie Mongeau, soprano, Brian Bacon, alto, Louise Bessette, piano, Annabelle Renzo, harpe, Josée Poirier, flûte, Claire Marchand, flûte, Simon Bertrand, clarinette, Jean-Guy Boisvert, clarinette, Trio Fibonacci, Sylvain Marotte, vidéo.

« Je vais jouer ma création avec mon ami Jean-Guy Boisvert, une sorte de « bonus track » qui va boucler la boucle. C’est un petit quelque chose que j’ai décidé d’ajouter au concert pour le plaisir. »

Carnet de voyage, webdiffusé en direct le dimanche 30 janvier, 19 h, et disponible par la suite sur le site de la SMCQ. DÉTAILS ET BILLETS

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