Le cinquième conte symphonique réunissant Fred Pellerin et l’Orchestre symphonique de Montréal sous la direction de Kent Nagano était présenté en grande première, hier soir, 15 décembre 2021, à la Maison symphonique. Une soirée riche en rires qui a aussi fait verser quelques larmes aux plus sensibles d’entre nous.
Intitulé « La poste du paradis« , ce nouveau conte était bien entendu situé à Saint-Élie-de-Caxton, avec ses personnages invraisemblables et son ambiance magique. Fred Pellerin n’a rien perdu de sa verve légendaire, jouant avec les mots réels et ceux qu’il improvise.
Saint-Élie-de-Caxton est cette fois-ci le théâtre d’une entourloupe de sa nouvelle postière, laquelle répond aux lettres que les résidents du village écrivent à leurs morts. L’une d’entre eux, la belle Lurette, écrit à son amoureux parti à la guerre…reviendra-t-il?
On ne vous en dira pas plus pour éviter de gâcher le plaisir de découvrir cette touchante histoire, puisqu’elle sera bientôt diffusée par Radio-Canada à la radio et à la télévision. Il suffit simplement de dire que de penser à nos défunts, à nos proches éloignés et à l’amour, cela remue l’intérieur à l’approche de Noël, surtout après dix-huit mois de pandémie. Fred Pellerin nous a fait rire, mieux que jamais, mais il nous a aussi fait pleurer et réfléchir.
Les plus beaux moments de La Poste du Paradis
C’était évidemment un plaisir de revoir Kent Nagano et la foule a chaleureusement accueilli le chef émérite de l’OSM. La programmation musicale du spectacle était bien choisie, ponctuant le récit du conteur par des mouvements d’œuvres allant jusqu’à sept minutes.
On a pu entendre, entre autres, Fêtes, des Nocturnes de Claude Debussy, ainsi que le dernier mouvement de la Symphonie no 1 « Classique » de Prokofiev, une deuxième fois en deux semaines pour ceux qui étaient présents au concert de la semaine dernière avec Rafael Payare.
Musicalement, le plus beau moment de la soirée est sans contredit l’Adagio du Concerto pour clarinette en la majeur de Mozart, avec Todd Cope, qui fait entendre une sonorité suave et douce, presque irréelle.
Sur le plan narratif, le sommet est atteint avec un merveilleux poème de Fred Pellerin, une lettre d’amour à fendre le cœur, qu’il déclame sur un ton théâtral avec le Cantus in memoriam Benjamin Britten, d’Arvo Pärt, en trame sonore, pendant que des enveloppes tourbillonnent sur la gigantesque boule de Noël surplombant la scène teintée d’effets bleutés.
Cette année, pas de joyeuse bande de musiciens populaires débarquant sur scène pour conclure, mais pour l’aspect folklorique, on a droit à Réjouissances, Suite pour orchestre sur des airs traditionnels québécois, de Gilles Bellemare, en finale.
Diffusion de La poste du paradis par Radio-Canada
La poste du paradis, conte symphonique avec Fred Pellerin et de l’Orchestre symphonique de Montréal sous la direction de Kent Nagano, mise en scène de René-Richard Cyr, sera présenté de nouveau quatre fois à la Maison symphonique d’ici le 18 décembre. Ceux qui n’auront pas eu la chance d’y assister en personne pourront l’entendre à la radio, le 26 décembre, à 10 h sur ICI MUSIQUE, ou le voir à la télévision, le 26 décembre à 20 h sur ICI TÉLÉ, et le 27 décembre à 20 h sur ARTV.
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