We have detected that you are using an adblocking plugin in your browser.

The revenue we earn by the advertisements is used to manage this website. Please whitelist our website in your adblocking plugin.

CRITIQUE | Concert anniversaire de la salle Bourgie: reflet d'une décennie exceptionnelle

Par Caroline Rodgers le 20 septembre 2021

La salle Bourgie fête ses 10 ans en 2021. (Photo: Bernard Fougères)

Si l’on voulait résumer cette première décennie de musique à la salle Bourgie en un seul mot, c’est bien sûr « qualité » qui viendrait tout de suite à l’esprit. Le concert inaugural de saison, soulignant aussi le 10e anniversaire de la salle, était à l’image de ces dix ans, avec Les Violons du Roy et les musiciens de l’OSM, sous la direction de leurs chefs respectifs. 

Avant le concert, Isolde Lagacé, à la barre de la Fondation Arte Musica depuis l’ouverture de la salle, en 2011, s’est adressée au public d’une salle remplie à la capacité quasi maximale de sa jauge réduite, avec au moins une place libre entre chaque personne ou « bulle » familiale.

Évoquant l’ouverture, le 28 septembre 2011, elle a souligné qu’environ 50 000 personnes par an ont le plaisir d’assister à l’un des quelque 100 concerts présentés chaque saison (150 si on compte les organismes locataires de la salle) et remercié les donateurs pour leur soutien, dont évidemment Pierre Bourgie, assis au balcon. On le voit d’ailleurs régulièrement assister aux événements présentés dans cette salle qui porte son nom de famille.

Les Violons du Roy

C’est un plaisir de retrouver Les Violons du Roy, en formation d’une vingtaine de musiciens, jouant debout, avec Jonathan Cohen, qui dirige du clavecin. Jamais, me semble-t-il, n’avaient-ils sonné aussi baroques. Au programme:  le Concerto brandebourgeois no 4, de J.S. Bach, et la Suite no 3 de la Water Music, de Handel.

Dans le Bach, Vincent Lauzer et Caroline Tremblay, à la flûte à bec, forment un duo très articulé et vivant tandis que la violoniste Pascale Giguère captive par son jeu très engagé. Tout est bien équilibré. C’est la flûtiste Arianne Brisson qui se joint à Vincent Lauzer pour le Handel, aussi très réussi. Vincent Lauzer, dont la virtuosité ne se dément pas, y va d’ornements variés dont il a le secret et ne cessent jamais d’impressionner chaque fois qu’on l’entend.

Cette première partie en toute simplicité me semble représentative de Bourgie: de la musique de grande qualité par d’excellents musiciens, sans que l’on se sente obligé de l’entourer de bricoles inutiles, explications, projections et autres ajouts. Pas besoin d’emballage superflu quand le contenu est bon.

Les musiciens de l’OSM

Ici, nous avons l’occasion d’observer le nouveau directeur musical de l’Orchestre symphonique de Montréal, Rafael Payare, dans un environnement différent, plus près de nous mais aussi des musiciens. Cette intimité le sert bien, et on le sent à l’aise.

Cette partie « OSM » est séparée en deux: d’abord les vents, ensuite les cordes. On apprécie le fait de pouvoir entendre les vents seuls, et aussi de les regarder en action, eux qui sont moins visibles en formation complète, dans la Sérénade pour treize vents en mi bémol majeur de Richard Strauss.

À mon avis, la Sérénade pour cordes en mi majeur d’Antonin Dvořák a été le temps fort de ce concert. Ceux qui me connaissent et me lisent régulièrement savant à quel point je suis une « fan » finie du son des cordes de l’OSM. J’ai eu droit à ma drogue avec un jeu tellement parfait, fluide, transparent et une sonorité remplissant la salle juste à point, même s’ils n’étaient qu’une vingtaine. On flanche dès la première minute avec le thème principal du premier mouvement Moderato de cette Sérénade, qui semble spécialement conçu pour transpercer le cœur d’une douce flèche.

Cette partie m’a aussi donné l’impression que Rafael Payare connaissait les musiciens et dirigeait l’OSM depuis des années, ce qui porte à croire que leur adaptation mutuelle se fera peut-être plus vite qu’on pense. Cette occasion de les diriger en deux sous-groupes, dans une autre salle que la Maison symphonique, ne peut qu’enrichir son initiation.

Le concert était enregistré par ICI Musique et sera diffusé le 27 septembre, à 20 h, dans le cadre de l’émission C’est toute une musique, animée par Marie-Christine Trottier. Il était aussi capté par ProdCan et sera webdiffusé du 3 au 17 octobre.

Un bilan

Depuis son inauguration, la salle Bourgie a présenté 1500 concert. Les souvenirs se bousculent dans ma tête lorsque j’essaie de revenir sur ces dix années, et quelques-uns des concerts ou récitals les plus marquants auxquels j’ai eu le privilège d’assister: David Fray, Marie-Nicole Lemieux, Pascal Amoyel, le Nouveau Quatuor Orford, et Philippe Jaroussky avec les Violons du Roy, entre autres. Je ne compte plus le nombre de fois où, assise dans cette salle, je me suis dit « comme je suis privilégiée d’être ici ». La privation de concerts, durant la pandémie, nous l’a fait réaliser encore plus.

En conclusion, je dirais qu’il ne s’agit pas seulement d’avoir une bonne et belle salle: encore faut-il savoir créer une programmation de qualité, diversifiée et recherchée. Sur ce plan, on ne peut que féliciter Isolde Lagacé, sa directrice générale et artistique, véritable bourreau de travail qui élabore des saisons et des séries thématiques toujours riches et partant d’une véritable réflexion sur ce qu’il est pertinent de proposer au public à notre époque. Bravo.

Inscrivez-vous à notre infolettre! La musique classique et l’opéra en 5 minutes, chaque jour  ICI 

Partager cet article
lv_montreal_banner_high_590x300
comments powered by Disqus

LES NOUVELLES DU JOUR DANS VOS COURRIELS

company logo

Part of

Conditions d'utilisation & Politique de vie privée
© 2024 | Executive Producer Moses Znaimer