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ENTREVUE | Une rencontre avec les lauréats du prix Michael-Measures 2021

Par Anya Wassenberg le 18 août 2021

David Liam Roberts et Robert Conquer remportent le prix Michael-Measures 2021.

David Liam Roberts (Photo: Simeon Rusnak); Robert Conquer (Photo: Shayne Gray)
David Liam Roberts (Photo: Simeon Rusnak); Robert Conquer (Photo: Shayne Gray)

Les lauréats des prix Michael-Measures 2021 du Conseil des arts du Canada ont été annoncés. David Liam Roberts a remporté le premier prix (25 000 $) et le deuxième prix est décerné à Robert Conquer (15 000 $).

Le prix Michael-Measures vise à reconnaître de jeunes musiciens canadiens prometteurs, de 16 à 34 ans, inscrits au programme de formation estivale de l’Orchestre national des jeunes du Canada, commandité cette année par la Fondation RBC. Le prix Michael-Measures a été lancé en 2011 et compte, parmi ses lauréats passés, le violoniste Blake Pouliot (2013) et le violoncelliste Daniel Hass (2016).

Nous nous sommes entretenus avec le violoncelliste David Liam Roberts et avec le tromboniste Robert Conquer pour leur poser quelques questions au sujet du concours et de leur carrière. Tous les deux se sentent tout à fait à l’aise sur le podium : M. Roberts a remporté la deuxième place du prix Michael-Measures l’an dernier avec un tout autre jury, alors que M. Conquer a remporté le premier prix du concours 2020 de l’OSM dans la catégorie des cuivres.

Vous participez au programme estival de formation de NYO depuis 2019. Parlez-nous de la façon dont l’expérience a changé pendant la pandémie de la COVID. Avez-vous trouvé qu’il s’agissait d’un bon moyen de garder le contact avec d’autres jeunes musiciens?

RC : Les particularités de l’expérience de NYO Canada ont changé, mais la qualité de l’expérience, dans son ensemble, est demeurée la même, toujours supérieure, comme avant le début de la pandémie de la COVID. Bien que les répétitions en orchestre aient été remplacées par de nouveaux séminaires, je dirais que l’expérience ne s’est nullement amoindrie – simplement qu’elle a changé. Les séances présentées par NYO Canada ont été très enrichissantes et me donnent hâte de voir ce que pourra faire et ce que fera le monde de la musique à partir de maintenant.

Reprendre contact avec d’autres jeunes musiciens canadiens pendant la pandémie a été une expérience précieuse pour moi, surtout que j’ai passé la majorité de mon année aux études aux États-Unis L’occasion de rencontrer de jeunes musiciens canadiens, de les entendre et d’apprendre à leurs côtés constitue une grande source d’inspiration. Les liens forgés me font me sentir chez moi, même si je suis au loin.

DLR : Bien sûr, il n’existe rien de mieux que de jouer en orchestre, en personne, mais je crois que NYO Canada a fait un excellent travail en programmant les séances en ligne en 2020 et 2021. NYO a offert aux membres de l’orchestre des cours particuliers et des cours de maître pour plusieurs instruments, ainsi que des ateliers présentés par des conférenciers invités sur toute une gamme de sujets d’importance, comme le marketing numérique et la santé mentale.

De plus, il a été si agréable de se rassembler en groupe pour les ateliers en ligne et ainsi d’avoir l’impression de faire partie d’une collectivité, d’un orchestre. J’ai quand même bien hâte que nous nous rassemblions en personne, en orchestre.

 

 

Comment s’est déroulée votre expérience d’audition virtuelle pour le concours du prix Michael-Measures? Comment vous êtes-vous préparés? Avez-vous fait les choses différemment que si les auditions s’étaient déroulées en personne?

RC : La préparation en vue de l’audition pour le prix Michael-Measures 2021 a été une expérience unique en son genre, pour une année qui l’a été tout autant!

Sur papier, l’expérience n’était pas particulièrement différente de celles que j’ai vécues auparavant pour ce prix : nous devions enregistrer plusieurs pièces mettant en valeur notre aptitude à jouer de la musique de différentes périodes.

Mais à cause de la pandémie, de nombreux défis se sont dressés : trouver un lieu pour l’enregistrement malgré les restrictions, répéter en toute sécurité avec un pianiste avant l’enregistrement, et plus encore. Pour ces défis particuliers, je tiens à mentionner ceux et celles qui m’ont appuyé dans tout le processus. La St Andrews United Church de Toronto a été extraordinaire et m’a fourni de l’espace où répéter et enregistrer en respectant les lignes directrices provinciales, et l’incroyable pianiste Victor Cheng a su m’inspirer constamment avec son professionnalisme, sa patience et sa musicalité.

DLR : Le prix Michael-Measures est en fait toujours décerné en fonction d’une demande et d’une audition en ligne, même sans pandémie.

Ainsi, faire la demande pour le prix MM de cette année n’a été aucunement différent! Je note toutefois l’impossibilité de jouer un concerto en soliste avec NYO pendant l’été.

Dans la même veine, comment vous êtes-vous adaptés à la pandémie de la COVID dans l’ensemble?

RC : Sur le plan musical, je me suis adapté à la pandémie de la COVID en profitant pleinement de cette période pour répéter et enregistrer autant que possible. Bien que des difficultés se soient révélées de temps à autre, j’ai tenté de garder l’œil sur mes objectifs en me concentrant sur ma musique, ma santé mentale, mes relations avec les autres, mes études et mon travail.

DLR : J’ai l’impression que mon retour dans ma ville natale de Winnipeg à cause de la pandémie m’a vraiment fait considérer les Prairies comme mon « chez-moi ». Aussi, c’est pendant la pandémie que je me suis penché davantage sur mon patrimoine de Métis de la rivière Rouge, et cet apprentissage s’est concrétisé en une croissance personnelle. J’ai l’impression d’avoir découvert une importante partie de mon identité, ce que j’ai trouvé très humanisant.

Je suis également reconnaissant d’avoir pu me produire pendant presque toute la pandémie, surtout par le biais de concerts enregistrés. À l’automne 2020, alors que la Nouvelle-Écosse ne comptait presque aucun cas et que les concerts en personnes étaient redevenus possibles, je me suis produit dans un récital présenté par Cecilia Concerts à Halifax avec ma partenaire-duettiste, LaLa Lee. Jusqu’ici en 2121, j’ai joué dans le cadre de concerts enregistrés à Winnipeg et présentés par Virtuosi Concerts et le Women’s Musical Club de Winnipeg. J’ai de plus fait une apparition de soliste avec le Winnipeg Symphony Orchestra sous la direction du maestro Daniel Raiskin.

Le fait d’avoir pu me produire en concert pendant la pandémie, même s’il ne s’agissait que d’enregistrements, a rendu les 18 derniers mois beaucoup plus agréables.

Qu’avez-vous tiré du programme de formation estival NYO Canada et du concours pour le prix? Si vous pouviez tout résumer en quelques mots, que diriez-vous que vous avez tiré de cette expérience?

RC : Pendant NYO Canada en version virtuelle, nos horaires se sont remplis d’excellents séminaires accessibles, des présentations pertinentes et précieuses pour les musiciens du 21e siècle, comme les ateliers « Audio Capture and Postproduction » de Denis Martin. Ce type de programme, en plus des cours habituels, des leçons et du mentorat des fantastiques enseignants et enseignantes de NYO, a donné une impression de normalité pendant cette période si aberrante.

 

Le concours pour le prix Michael-Measures m’a rendu encore plus sensible à ceux et celles qui m’appuient et qui appuient ma carrière. Sans leur aide, rien de cela n’aurait pu se produire. – Robert Conquer

 

DLR : Ma participation à NYO en 2019 a été l’une des expériences les plus transformatrices de toute ma vie. Je n’oublierai jamais la sensation de jouer la Symphonie no 5 de Mahler et la Suite Roméo et Juliette de Prokofiev et d’avoir l’impression que chaque membre de l’orchestre (mes amis, mes pairs) ressent et exprime les mêmes émotions que moi, que nous sommes réellement unis, d’une façon riche et diversifiée. Cet été, je suis tombé amoureux de la musique orchestrale et de la façon dont elle devient si émouvante lorsque le chef d’orchestre et les musiciens et musiciennes sont tous profondément inspirés par la musique et engagés à son égard.

NYO m’a également donné une expérience sans prix de leadership au sein d’un orchestre. C’est un rôle que j’aspire à jouer dans un orchestre professionnel à l’avenir.

Vous attendez-vous à ce que cette victoire stimule votre carrière au cours des mois qui viennent, alors que recommencent les concerts en personne?

RC : Je m’attends à ce que cette victoire aide à stimuler ma carrière de nombreuses façons, notamment à cause de la publicité accrue, d’occasions accrues de me produire, et de la bourse même. J’utiliserai ce financement pour faire avancer mon éducation et ma croissance musicales, et il sera utile pour les coûts associés aux déplacements en vue de passer des auditions orchestrales lorsque celles-ci reprendront.

DLR : Je l’espère! Mon rêve est de me produire régulièrement au Canada et à l’étranger, et je crois que le prix Michael-Measures est maintenant largement reconnu comme un prix prestigieux. Il suffit de regarder le calibre des gagnants précédents, des gens que j’admire depuis des années!

Ayant obtenu une bonne part de succès dans les concours musicaux récemment (et nous vous en félicitons!), auriez-vous des conseils à prodiguer à ceux et celles qui envisagent d’y participer à l’avenir?

RC : Merci beaucoup! J’ai vraiment l’impression qu’une grande partie de mon succès de la dernière année est venue de mon étape de préparation : jouer ma musique pour autant de gens que possible. Il est toujours avantageux de recueillir toute une gamme d’impressions et d’approches variées. Après avoir accumulé une tonne d’impressions des autres, il devient possible de choisir celles qui fonctionnent le mieux pour vous. Cette approche a également porté ses fruits pour moi à titre de joueur de trombone : répéter chaque pièce m’a aidé à renforcer mon endurance, ce qui est nécessaire pour enregistrer en toute confiance des pièces plus difficiles, comme le Concerto pour trompette de Tomasi.

 

Il y a une chose qui me revient toujours à l’esprit : n’aie pas peur de montrer ta personnalité. Montre qui tu es en tant qu’artiste et présente-toi de façon authentique et honnête. – David Liam Roberts

 

Alors que vous commencez à présenter de nouveaux concerts en personne, comment vous sentez-vous sur scène, devant un public, après tant de temps?

RC : Récemment, j’ai fait partie d’un chœur de trombones en plein air avec la section des trombones du Weston Silver Band, devant un public, et j’étais tellement emballé! Me produire devant un public était une expérience à la fois si familière et si exaltante! Et puis je n’avais pas ressenti ce plaisir depuis bien plus d’un an. J’ai hâte de me produire avec d’autres et devant d’autres au cours des mois qui viennent!

DLR : C’est exaltant! Gagner ma vie sur scène, c’est mon rêve, ma passion. Pendant le récital de Cecilia Concerts à Halifax en novembre dernier, mon premier concert en personne depuis février 2020, l’enthousiasme de tous les gens présents dans la salle était manifeste. Tout le monde avait faim de musique en personne et l’on ressentait l’affection sincère que chacun portait à la musique et la satisfaction qu’elle apportait. L’une des expériences artistiques les plus puissantes que j’aie vécu.

À titre de musiciens, qu’est-ce qui vous inspire?

RC : Je tire mon inspiration personnelle des différents musiciens et musiciennes que je rencontre au Canada et aux États-Unis. Leur vécu, leur personnalité, leur jeu, leur éthique du travail et leur minutie m’inspirent constamment.

Mon inspiration professionnelle me vient de grands trombonistes et solistes d’orchestre des quatre coins du monde, comme Joseph Alessi, Jörgen van Rijen, et mes enseignants Nitzan Haroz et Matthew Vaughn qui réussissent à équilibrer une carrière orchestrale bien remplie et des carrières gratifiantes de solistes, de musiciens de chambre et d’enseignants.

DLR : Forger des liens avec les gens en discutant, ressentir un lien émotif avec les gens – il n’y a rien de tel. Je cherche à créer un lien semblable avec chaque membre du public devant moi, chaque fois que je me produis.

Regarder d’autres artistes créer leur propre musique authentique qui vient du cœur. En tant que musicien, l’honnêteté et l’authenticité sont plus importantes que tout pour moi.

Tous mes enseignants et mentors ont formé la personne que je suis devenue, particulièrement mes professeurs bien-aimés à l’École Glenn Gould, Hans Jørgen Jensen et Andrés Díaz, qui m’ont toujours inspiré à atteindre de plus hauts sommets.

Vos prochaines étapes? Avez-vous d’autres concours ou grands projets en perspective?

RC : Je suis emballé de retourner bientôt à Philadelphie pour commencer ma quatrième année à Curtis! Et en regardant encore plus loin, j’ai bien hâte de me produire avec l’OCNA et l’OSM pendant les saisons 2021/2022. J’attends aussi avec impatience mon récital de remise des diplômes au printemps!

DLR : Le 18 septembre, je me produirai dans le cadre de la première ronde du concours Eckhardt-Gramatté.

De plus, j’ai plusieurs concerts emballants en perspective pour les quelques prochaines saisons, mais je n’ai pas la permission d’en parler pour l’instant!

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