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COMPTE-RENDU | Finale du CMIM: les Sud-coréennes dominent les deux premiers jours

Par Caroline Rodgers le 12 mai 2021

La pianiste sud-coréenne Chaeyoung Park en finale du Concours musical international de Montréal, 2021. (Photo: capture d'écran de la webdiffusion)
La pianiste sud-coréenne Chaeyoung Park en finale du Concours musical international de Montréal, 2021. (Photo: capture d’écran de la webdiffusion)

Nous voilà lancés dans un autre marathon de piano, cette fois-ci la finale du CMIM, avec ses huit récitals d’une heure chacun. Les candidats qui s’affrontent pour un total de 235 000 $ en prix et bourses proviennent de six pays. Après l’audition des 4 premiers, ma favorite est Chaeyoung Park, de la Corée du Sud.

L’ordre de passage, tiré au sort, est le suivant: Alice Burla (Canada), Marcel Tadokoro (France), Su Yeon Kim (Corée du Sud), Chaeyoung Park (Corée du Sud), Yoichiro Chiba (Japon), Ying Li (Chine), Dimitri Malignan (France), Francesco Granata (Italie).

Lundi: Alice Burla et Marcel Tadokoro

Lundi, la Canadienne Alice Burla, joue l’Ouverture française (Ouverture nach Französischer Art) BWV 831 de Bach avec détermination et une palette de nuances et d’émotions assez limitée, à l’image de ce que nous avons entendu en demi-finale.

Ces 25 minutes de notre vie que nous ne retrouverons jamais sont suivies de trois des Vingt-quatre préludes du compositeur canadien John Burge. Il s’agit de l’œuvre canadienne imposée de cette édition Piano 2021. On s’apprête donc à les entendre huit fois, ce qui nous permettra de comparer les idées interprétatives des concurrents. Heureusement, ces préludes sont intéressants à écouter. Alice Burla les joue aussi assez bien. On peut en dire autant des quatre Préludes de Debussy qui suivent. Une technique solide et des nuances sont là, mais elle ne va jamais jusqu’au bout des possibilités expressives de la partition. La Sonate en mi bémol mineur de Barber est du même ordre: je décroche.

Marcel Tadokoro

J’avais été un peu surprise de voir Marcel Tadokoro, de France, passer en finale. Il a décidé de jouer les trois préludes de Burge en premier, suivis de pièces de la Suite en mi mineur de Rameau, dont l’exécution n’offre pas d’intérêt particulier.

La Ballade no 1 de Chopin est une pièce qui ne pardonne pas. Il en existe tellement de versions fabuleuses qu’il faut la jouer de façon exceptionnelle pour se démarquer dans un concours international. Bien que Marcel Tadokoro soit un bon pianiste, je ne le vois pas se classer dans les trois premières places de ce concours sur la base de cette interprétation, et on peut en dire autant du reste de son programme.

Mardi: Su Yeon Kim et Chaeyoung Park

Le hasard a voulu que les deux finalistes sud-coréennes jouent le même jour. C’est Su Yeon Kim qui brise la glace. L’ayant trouvée bonne pianiste, mais sans plus, en demi-finale, je suis agréablement surprise de ce que j’entend dans la Sonate no 30 en mi majeur de Beethoven. Un jeu fluide et subtil, aussi capable de montrer de la force de caractère nous fait passer un beau moment avec le compositeur. On peut en dire autant de son interprétation de la Sonate no 2 de Scriabine. Quant aux trois préludes de Burge, elle en offre la version la plus intéressante jusqu’à maintenant. Enfin, quelqu’un joue la pièce imposée avec une véritable conscience musicale.

La pianiste affirme son talent dans cette finale couronnée par une pièce casse-cou s’il en est une: Gaspard de la nuit de Ravel, où elle crée des atmosphères cohérentes et différenciées, maintenant l’intérêt du début à la fin. Un récital réussi en tous points.

Chaeyoung Park

Chaeyoung Park, dont j’avais beaucoup aimé le jeu en demi-finale, s’avère aussi à la hauteur dans son récital, qui commence la Toccate en fa dièse mineur, BWV 910 de Bach, caractérisée par la subtilité des nuances et une grande clarté du discours.

Sous les doigts de la pianiste, les trois préludes de Burge s’avèrent palpitants: le suspense de type « folle poursuite dans un corridor » qu’elle donne au premier (Allegro energico), le mystère du second (Spring Thaw), la fougue du troisième (Off-beat Waltz) nous donnent même envie de découvrir autre chose de ce compositeur.

La pièce de résistance de son programme est l’imposante Sonate no 3 de Brahms qui requiert vision, endurance et profondeur. Ce sont trois qualités que l’on retrouve chez cette pianiste d’un immense talent, ce genre de musicienne touchante qui contribue à nourrir notre passion pour le piano.

À mon avis, son interprétation complètement investie, brillante, généreuse, maîtrisée sur le plan sonore, mais aussi remplie d’idées musicales intéressantes, la place, pour l’instant, en tête des quatre premiers concurrents entendus.

On peut écouter les prestations de la finale sur le site du CMIM

Mercredi 12 et jeudi 13 mai, nous entendrons les concurrents suivants:

12 mai, 10 h Yoichiro Chiba – Japon
12 mai, 11 h Ying Li – China
13 mai, 10 h Dimitri Malignan – France
13 mai, 11 h Francesco Granata – Italie

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