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PIANO 2021 | CMIM: dernier compte-rendu de la demi-finale, nos favoris pour la finale

Par Caroline Rodgers le 30 avril 2021

Ying Li, concurrente de la Chine au CMIM, Piano 2021, le 29 avril 2021. (Photo: capture d'écran de la webdiffusion)
Ying Li, concurrente de la Chine au CMIM, Piano 2021, le 29 avril 2021. (Photo: capture d’écran de la webdiffusion)

C’est le dernier jour des demi-finales du CMIM, Piano 2021. À moins de deux heures de l’annonce des noms des 8 finalistes, voici un compte-rendu des deux dernières journées et un bilan avec nos coups de cœur et prédictions.

Russie

Pas besoin d’entendre le Russe Andrei Iliushkin pendant très longtemps pour espérer de tout cœur qu’il aille en finale. Son jeu très senti, son toucher de velours, sa sonorité moelleuse, sa musicalité touchante,  sont comme de la drogue. On voudrait l’écouter, encore et encore. S’y ajoutent la maîtrise technique et la virtuosité indispensables au grand répertoire pianistique.

Il nous fait entrer dans son monde avec le Choral ich ruf zu dir Bach/Busoni, une très belle pièce, suivie de Six pièces, op. 118 de Brahms, qui lui permettent de montrer plusieurs facettes de son jeu et sa maîtrise du style romantique. Finalement, l’exigeante Sonate no 3 de Scriabine scelle ce récital en tous points satisfaisant et à la hauteur des attentes pour ce genre de concours.

Japon

Le Japonais Yoichiro Chiba joue la Partita no 2 de Bach de façon vivante, fluide et quasi impeccable, mais sans y démontrer particulièrement d’imagination. L’autre pièce de son programme est la redoutable Sonate en si mineur de Liszt, œuvre-culte s’il en est une et certainement l’une de mes préférées du répertoire pour piano. Son interprétation de ce monument est percutante et contient tout ce qui est requis pour bien jouer cette sonate: vision musicale, virtuosité, flamboyance, sonorité, équilibre entre le sens du détail et un sens de la structure globale, dosage des plans sonores. Bref, c’est une réussite.

États-Unis

De tous les concurrents américains cette année, Anna Han est la plus forte techniquement, mais son style se rapproche de la performance sportive. Jouer du piano comme on va à la guerre. Sa Sonate en fa dièse majeur op. 78 de Beethoven est vigoureuse et brillante. Par contre, la Barcarolle no 5 de Fauré a quelque chose de contre-nature, sans respiration et me semble dénuée de poésie, pas du tout « fauréenne ».  Les Trois études de Bartok, qui conviennent parfaitement à la personnalité de la pianiste, sont évidemment impressionnantes. Elle termine avec la Sonate no 2 de Schumann, jouée par moments de façon presque violente.

Non.

Chine et Pologne

Jiacheng Xiong, de la Chine, rétablit l’harmonie avec son Prélude et fugue en si bémol majeur, bien joué sans être remarquable. La Sonate no 6 de Beethoven est plus intéressante, avec de minuscules accrochages. Il gagne toutefois des points avec l’exigeante Sonate op. 26 de Samuel Barber, qu’il joue presque à la perfection, démontrant ses talents d’interprète.

Ying Li, sa compatriote, joue la Suite anglaise no 3 de Bach avec énormément d’énergie et une approche du compositeur qui affirme un parti-pris pour le piano, sans essayer de faire le moindrement baroque, et qui s’avère quand même réussie dans son genre. Pas de demi-mesures, ici, mais il se peut qu’on s’en lasse car la palette de nuances est somme toute limitée. Heureusement, elle montre qu’elle peut faire autre chose dans les Images de Debussy (Reflets dans l’eau, Hommage à Rameau, Mouvement).

Sa pièce finale est l’ambitieuse Sonate no 7 de Prokofiev. Excellent choix, compte-tenu du style de la pianiste, mais il faut avoir les nerfs solides pour écouter tout cela. Évidemment, ce style de piano n’est pas ma tassé de thé, mais la technique et la solidité de la musicienne dans cette sonate extrêmement difficile peuvent potentiellement lui donner une place en finale. Je ne suis toutefois pas emballée à l’idée de la réentendre. Le manque de poésie ne pardonne pas.

Je ne sais pas si c’était la fatigue, mais j’ai complètement décroché hier en écoutant Krysztof Ksiazek, de la Pologne. Question d’être équitable, j’ai donc repris mon écoute, en partie, de sa prestation ce matin. Constat: le même ennui s’installe à mi-parcours. Je remarque des petits accrochages dans la fugue (Prélude et fugue en si mineur, BWV 869). Il joue ensuite quatre Mazurkas de Szymanowski, avec de belles couleurs, mais un manque d’élan, et réussit assez bien les Études-tableaux de Rachmaninov, avec quelques fautes. Rien de mémorable.

Jour 4: les deux derniers

Kyoungsun Park est un excellent pianiste qui a fait des choix discutables. Après son Prélude et fugue en mi bémol mineur BWV 853, le 7e participant de la Corée du Sud, joue les Variations sur un thème de Pierre Rode de Czerny. Premier mot qui me vient à l’esprit: pourquoi? Il les joue très bien, certes, mais à quoi bon présenter cela dans un concours? Se réchauffer? Combler le minutage requis? Mystère.

Il enchaîne avec Deux des Sei pezzi, Valse caressante et Notturna, de Respighi. Un jeu exquis, mais encore une fois, des pièces charmantes qui pourraient être jouées par un candidat de 14 ans dans un concours régional.

Il termine avec Trois mouvements de Petrouchka, de Stravinsky, (enfin quelque chose au niveau) et nous montre qu’au-delà de simplement « bien jouer » il est capable d’avoir des idées intéressantes en plus d’être virtuose, et bref, comme musicien, d’avoir de l’envergure. Début modeste, feux d’artifices à la fin. On l’aime.

Le dernier concurrent de cette demi-finale s’appelle Marcel Tadokoro, et il représente la France. Le hasard a voulu qu’il joue également les Trois mouvements de Petrouchka, juste après Kyoungsun Park. Bien qu’il s’agisse d’un bon pianiste, qui nous donne droit à de beaux moments poétiques, j’ai préféré la version précédente. Quant aux autres pièces, dont les Six variations en fa majeur de Beethoven, elles étaient aussi bien jouées, sans toutefois nous permettre de dire qu’on aimerait le réentendre en finale.

Mes préférences pour la finale

Depuis que j’ai commencé à suivre le CMIM en 2012, et plus particulièrement ses éditions piano, j’annonce mes favoris en public. Je me suis souvent trompée, mais j’ai aussi souvent vu juste. La plupart du temps, mon premier choix se retrouve en deuxième place…

Mes coups de cœur sont guidés par la musicalité des candidats, leur capacité de transmettre une émotion juste et personnelle à travers l’interprétation, d’avoir des idées intéressantes, un jeu riche en couleurs et captivant, et la beauté du son, bref, voilà ce qui représente pour moi les qualités les plus importantes d’un interprète, devant la virtuosité pure et la technique. Au-delà de mes goûts, cette liste tient quand même compte de critères plus objectifs, notamment le niveau de difficulté du répertoire présenté, qui se doit d’être à la hauteur d’un concours international.

Mais il s’agit avant tout de préférences, et non de prédictions. En musique comme au hockey, les « pools » ne sont pas mon fort.

Alexey Trushechkin (Russie)

Andrei Iliushkin (Russie)

Dimitri Malignan (France)

Zhu Wang (Chine)

Joon Yoon (Corée du Sud)

Chaeyoung Park (Corée du Sud)

Francesco Granata (Italie)

Kyoungsun Park (Corée du Sud)

On peut toujours réentendre les concurrents de la demi-finale, sur le site du CMIM. 

Les finalistes seront annoncés aujourd’hui, à 14 h.

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