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COMPTE-RENDU | CMIM: le Russe Alexey Trushechkin se démarque au Jour 1 de la demi-finale

Par Caroline Rodgers le 27 avril 2021

Alexey-Trushechkin, concurrent de la Russie au Concours musical international de Montréal, en demi-finale, 26 avril 2021. (Photo: capture d'écran de la webdiffusion)
Alexey-Trushechkin, concurrent de la Russie au Concours musical international de Montréal, en demi-finale, 26 avril 2021. (Photo: capture d’écran de la webdiffusion)

Hier se déroulait la première journée d’un marathon qui consiste pour nous à écouter 26 récitals de 45 minutes, soit près de vingt heures de piano en quatre jours, sur un écran, dans le cadre de la 19e édition du Concours musical international de Montréal, Piano 2021, qui se déroule jusqu’au 14 mai. Compte-rendu de cette première journée.

Avant d’aller plus loin, il est important de noter que tous les concurrents jouent dans d’excellentes conditions, puisque le CMIM a créé des partenariats afin que tous puissent jouer sur un piano Steinway en bon état, dans un lieu doté d’une acoustique de qualité, avec une captation aussi égale sur le plan technique. Personne n’est donc défavorisé à cet égard, par rapport aux autres.

Sans pouvoir affirmer avec certitude qu’il ira en finale, puisqu’il nous reste encore à écouter 20 récitals (oui!) c’est à mon avis le Russe Alexey Truschechkin qui s’est démarqué des six pianistes entendus hier. Quant aux autres, je ne crois pas que nous aurons l’occasion de les réentendre en finale. À ceux qui seraient tentés de dire que mes commentaires sont durs à l’égard de ces jeunes, je répondrai que les critiques font partie de la vie d’un artiste qui veut se produire en public.

Représentant l’Ouzbékistan, Tamila Salimdjanova, dont on nous dit dans sa bio qu’elle a fait ses débuts comme concertiste à l’âge de neuf ans, possède une solide technique et une musicalité certaine, un jeu fluide et un toucher délicat. Elle démontre aussi une compréhension des styles et distingue clairement l’interprétation de chaque compositeur (ici Bach, Haydn et Schumann), avec quelques couleurs intéressantes dans la Phantasie, op. 17 de Schumann. Bien que j’aie apprécié sa prestation, je doute cependant que tout cela soit suffisant pour lui assurer une place en finale.

Malgré quelques beaux moments (ils en ont tous, forcément, s’ils se sont rendus jusque là), Alice Burla, du Canada (représenté cette année par deux pianistes), s’avère plutôt décevante dans l’ensemble avec un jeu plutôt carré, assez sec, et faisant preuve de peu d’idées musicales. Jouant trois des Six pièces, d’Ernő Dohnányi, elle ne fait pas vraiment ressortir les effets que l’on peut attendre de cette partition. Dommage.

Le Japonais Ken Nakasako, pour sa part, présente une sonorité plutôt mince et un jeu en surface des choses, un manque de sens de la structure dans sa Sonate no 6 en fa majeur (op. 6 no 2) de Beethoven. Ne parlons même pas de la Sonate no 18 de Schubert.

En plus de son Prélude et fugue (la mineur, BWV 889) la courageuse Suah Ye (Corée du Sud), plus jeune des pianistes de la journée, a décidé de s’attaquer à la périlleuse Sonate no 21 Waldstein de Beethoven et à la Rhapsodie espagnole de Liszt, avec de beaux moments et une sonorité nourrie. On voit ici une personne talentueuse qui a travaillé fort et qui a du potentiel, mais les concours de piano sont ingrats.

Alexey Trushechkin, de la Russie, joue le Prélude et fugue en do majeur, BWV 846, suivi de la Sonate no 31 de Haydn, et l’on se dit: « enfin, quelqu’un qui a l’air d’avoir du plaisir à jouer ». Après la succession de bons élèves qu’on vient d’entendre, cela fait du bien.

Avec une très belle sonorité, une conscience de la musique qu’il joue, une vraie compréhension de ce qu’il fait, une présence constante dans l’instant musical, il est intéressant du début à la fin et j’irais volontiers l’entendre en récital s’il nous revenait. Il enchaîne avec l’Étude no 10 op. 25 de Chopin, très solide, suivie de la Sonate no 9 op. 68 « Messe noire » de Scriabine, qui lui permet d’élaborer ses idées et de créer des effets théâtraux en exploitant pleinement les possibilités de l’instrument, et comme pour nous convaincre davantage de ses capacités, il enchaîne avec la première des Études-tableaux op. 39 de Rachmaninov. Le tout se termine en feu d’artifice avec l’Étude no 6 de Liszt d’après Paganini.

Nous venons enfin d’entendre un artiste avec une personnalité et un pianiste qui a le niveau pour accéder à la finale. Le suspense demeure, toutefois, puisqu’il nous faut entendre tous les autres avant d’avoir une véritable idée de ce qui nous attend. Tout peut encore arriver, et ce suspense fait partie des plaisirs des concours.

Malheureusement, on ne peut pas dire autant de bien de son compatriote russe Dmitry Sin, au jeu assez terne dans la Toccate en mi mineur BWV 914 de Bach, avec quelques fausses notes en prime. Il joue ensuite la difficile Sonate no 3 de Robert Schumann, qui nous donne à entendre de beaux moments. Comme cela a été le cas pour la majorité de ses compétiteurs, qui ont tous du talent, ce ne sera pas suffisant.

On peut encore entendre les prestations de ces concurrents sur le site du CMIM. 

Aujourd’hui, mardi 27 avril, nous écouterons les concurrents du 2e jour de cette demi-finale. Lisez nos commentaires sur cette deuxième journée demain matin, vers 7 h.

Horaire du 27 avril: 

27 avril

10 h – Dimitri Malignan (France)
11 h – Stephanie Tang (États-Unis)
12 h – Yeontaek Oh (Corée du Sud)
14 h – Su Yeon Kim (Corée du Sud)
15 h – Francesco Granata (Italie)
16 h – Joon Yoon (Corée du Sud)

POUR ÉCOUTER LA DEMI-FINALE

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