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CRITIQUE | Orchestre Métropolitain: Yannick au piano et le plaisir de faire de la musique ensemble

Par Caroline Rodgers le 12 avril 2021

Yannick Nézet-Séguin faisait ses débuts comme soliste avec l'OM, le 11 avril 2021. (Photo: Antoine Saito)
Yannick Nézet-Séguin faisait ses débuts comme soliste avec l’OM, le 11 avril 2021. (Photo: Antoine Saito)

Dimanche après-midi, pour la première fois, Yannick Nézet-Séguin dirigeait l’Orchestre Métropolitain tout en étant soliste au piano, à l’occasion de deux concerts à la Maison symphonique. Un beau moment de musique et un autre succès pour l’ensemble montréalais, toujours aussi résilient après un an de pandémie.

J’assistais à la seconde représentation, à 16 h. Avant de commencer, le chef d’orchestre a pris le micro, comme d’habitude, pour présenter les pièces au programme:

« Après 21 ans à l’OM, je fais mes débuts comme soliste », il s’est dit fébrile, nerveux mais vraiment comblé, ajoutant qu’il fait cela comme « en famille et avec beaucoup d’humilité ».

Il se dirige ensuite vers le fond de la scène, devant la section des cuivres, pour diriger Diversity, de Giancarlo Castro, pour cuivres et percussions. La courte pièce est très rythmée aux influences latines et rock, avec batterie. On a un peu l’impression qu’un très subtil décalage s’installe par moment entre les cuivres et la batterie, mais le tout a le mérite de donner un ton de bonne humeur à la journée. Il est tout de même dommage que du parterre, on ne voie pas les musiciens et leurs instruments.

C’est la deuxième œuvre au programme, ou plutôt, son soliste, qui a sûrement piqué la curiosité de plusieurs. Yannick joue du piano? On le savait, mais pour ceux qui ne l’avaient jamais entendu, c’était une proposition intrigante. Malheureusement, je n’étais pas au récital de Winterreise de Québec avec Joyce DiDonato. C’était donc une heureuse découverte.

Comme le chef l’avait dit avant de commencer, son approche de son rôle de soliste ainsi que du Concerto pour piano no 12 de Mozart était empreinte d’humilité. Notre nouveau soliste se révèle aussi prêt que l’on peut l’être pour jouer en public. On est peut-être dimanche, mais c’est loin d’être un soliste « du dimanche », loin s’en faut! Le jeu pianistique de Yannick Nézet-Séguin est musical (qui en aurait douté?), fluide, solide techniquement, maîtrisé et sans prétention.

Le tout est très contrôlé, sans cet abandon et cette liberté que prennent les solistes d’expérience, mais ce n’est pas un reproche. C’est tout à fait normal. Il nous fait découvrir un autre côté de sa personnalité d’artiste avec une grande sincérité, et j’ai adoré le second mouvement, très lent et débordant de tendresse. Le toucher est velouté, le geste quasi-amoureux, tout cela est un baume pour nos vies surmenées. Quand le chef-pianiste se tourne un peu pour diriger, on peut voir qu’il sourit. Je dirais que son sourire s’entend dans son jeu. Un bonheur simple se dégage de cette prestation, et il avait raison de dire que c’est comme en famille.

(Note à moi-même #1 : je pense que Claude Gingras aurait aimé être là). 

(Note à moi-même #2: j’ai le goût de recommencer à jouer du piano)

 

L’Orchestre Métropolitain a interprété la Symphonie no 3 de Brahms à la Maison symphonique, le 11 avril 2021. (Photo: Antoine Saito)

Symphonie no 3 de Brahms

La Symphonie no 3 de Brahms nous fait entendre un Orchestre Métropolitain en très grande forme. S’ils ont souffert, comme tout le monde, d’être privés de jouer en public pendant un an, cela ne s’entend pas, au contraire. La cohésion est exemplaire, la sonorité est nourrie, et je commence à penser qu’en fait, le fait d’avoir leur chef globe-trotter plus souvent auprès d’eux depuis le début de la pandémie a sans doute été bénéfique.

De ce que j’ai entendu, cette intégrale Brahms de l’OM s’avère jusqu’à maintenant satisfaisante et l’orchestre bénéficie de l’expérience acquise avec Bruckner. Le quatrième mouvement, puissant, rugissant, donne carrément envie de crier « yeahhhh! » comme dans un concert rock.

Avec le masque, on peut au moins le faire silencieusement sans que personne ne nous voie grimacer.

Ce concert sera disponible en webdiffusion à partir du 30 avril. DÉTAILS

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