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LISZT | Noël à l'opéra: 16 oeuvres à découvrir, d'hier à aujourd'hui

Par Audrey Gauthier le 24 décembre 2019

Ebenezer Scrooge
Ebenezer Scrooge, personnage principal du conte A Christmas Carol, de Charles Dickens, adapté à l’opéra notamment par Bernard Herrmann. (Photo: stock)

Si vous aimez l’opéra et que vous êtes dans l’euphorie des fêtes de Noël, vous allez être gâtés car certains compositeurs ont pensé à les réunir dans certaines de leurs œuvres ! Voici un aperçu de quelques-unes d’entre elles qui vont sans doute vous combler en ces temps remplis de joie, que vous aimiez le tragique, le comique ou … la télévision !

The Christmas Tale – Charles Dibdin

Les célébrations entourant la naissance du Christ étaient traditionnellement réservées à l’Église et toute forme de divertissement était interdit puisque la religion rythmait le quotidien depuis le Moyen-Âge. L’opéra est alors considéré comme trop léger pour avoir lieu pendant cette période de l’année et il faudra attendre au XVIIIe siècle pour voir apparaître un des premiers opéras de Noël, The Christmas Tale. Le Drury Lane Theatre de Londres accueille en effet la création de cette œuvre tragique en 5 actes le 27 décembre 1773 composée par David Garrick sur la musique de Charles Dibdin.

La nuit de Noël – Henri Reber

Près d’un siècle plus tard, Henri Reber crée son opéra-comique La nuit de Noël au Théâtre Favart de la Comédie-Italienne à Paris, le 9 février 1848. Cet opéra-comique est composé sur le livret d’Eugène Scribe, un des auteurs dramatiques les plus joués du XIXe siècle qui a écrit pas moins de 500 livrets. L’intrigue tourne autour des disputes constantes d’un garde-chasse et de sa jeune épouse et des machinations du baron local qui cherche à profiter de la situation. Le tumulte est résolu par le pasteur luthérien du village qui abuse de la superstition locale selon laquelle quiconque en rencontre un autre sur les marches de la chapelle la veille de Noël mourra dans l’année qui vient.

 

Werther – Jules Massenet

Le célèbre compositeur Jules Massenet enchaîne les succès grâce à Werther, un autre chef-d’œuvre de son cru. Un an après la création de Thaïs, avec sa plus que célèbre méditation, le compositeur couche en musique la tristesse et le lyrisme qui l’habitent en puisant son inspiration dans le roman « Les souffrances du jeune Werther » de Goethe paru en 1774.

L’action se déroule dans les environs de Francfort, vers 1780 et présente une histoire d’amour malheureuse entre Werther, un jeune poète romantique, et Charlotte, la fille ainée d’un officier royal français devenu veuf. Promise à un autre que Werther, Charlotte épouse le parfait époux et demande au jeune poète de s’éloigner d’elle jusqu’à Noël, afin de l’oublier. Le temps et la distance n’y feront rien et une seule solution d’offre aux amants maudits : la mort dans laquelle ils pourront se retrouver, heureux dans les bras l’un de l’autre. L’opéra français en 5 actes est tout d’abord proposé en 1887 à l’Opéra-Comique de Paris où elle essuie un refus, car jugée « trop triste. », mais aussi à cause de la mise en scène du suicide du héros, heurtant la morale de l’époque. Werther est finalement créé à Vienne en 1892.

Les souliers de la reine –  Tchaïkovski

Au tour de Piotr Ilitch Tchaïkovski de s’inspirer de Noël en 1887 pour son opéra Cherevichki ou Les Souliers de la reine, qui est en réalité une version améliorée de Vakula le Smith datant de 1876. Le compositeur russe s’est basé sur le roman « La nuit de Noël » de Nikolai Gogol pour écrire son opéra-comique et fantastique en 4 actes qui se déroule en Ukraine et à Saint-Pétersbourg durant la période de Noël. Il y raconte l’histoire d’amour entre un forgeron et une princesse, remuée par le diable lui-même qui se plaît à leur jouer des tours.

La princesse promet d’épouser le forgeron s’il lui trouve une paire de souliers de tsarine. Après de multiples rebondissements nous tenant en haleine jusqu’à la toute fin, le matin de Noël apporte réconfort et joie à tous grâce aux retrouvailles des amoureux.

La nuit de Noël –  Rimski-Korsakov

Nikolaï Rimski-Korsakov décide d’écrire son second opéra en 1894 qu’il intitule La Nuit de Noël, lui aussi inspiré du roman de Gogol qu’il considère comme un conte. Il entame d’ailleurs l’écriture du livret suite à l’opéra Cherevichki ou Les Souliers de la reine de Tchaïkovski qu’il avait « toujours trouvé faible, en dépit de nombreuses belles pages musicales ».

Cet opéra est pour lui l’occasion de réintroduire des croyances ukrainiennes d’autrefois, comme les « koliadki », ces chants de Noël populaires d’Europe de l’Est. Il fit cependant quelques changements mineurs dans les noms des personnages afin de plaire à la censure de l’époque, qui interdit tout de même la représentation du 7ème tableau, les souverains russes ne devant jamais figurer dans les opéras ! La création de l’œuvre eu lieu le 21 novembre 1895 en présence-même de la tsarine, l’Impératrice de toutes les Russies Catherine II.

The Long Christmas Dinner – Hindemith

En 1931, le romancier et dramaturge américain Thornton Wilder crée une pièce de théâtre un acte, The Long Christmas Dinner, illustrant la vie de la famille Bayard sur rien de moins que 9 décennies à l’occasion de leurs dîners de Noël. L’écrivain invite le spectateur à se perdre dans le temps passé, présent et futur et crée « l’un des repas théâtraux les plus courts et les plus doux du répertoire ».

La pièce inspire alors Paul Hindemith pour son opéra The Long Christmas Dinner et permettra une belle collaboration entre les deux artistes pour la création de cette œuvre en 1960, qui présente des parties vocales épurées et limpides en un acte de 50 minutes. Ce sera cependant le dernier opéra de Hindemith et néanmoins un des moins connu.

Les cadeaux de Noël – Xavier Leroux

En pleine Première Guerre mondiale, le compositeur Xavier Leroux crée Les cadeaux de Noël, un opéra aux premières allures sombres, qui redonne toutefois espoir aux français. Ce conte héroïque en un acte est créé la matinée du 25 Décembre 1915 à l’Opéra-Comique de Paris, doublé du Werther de Massenet. Déjà reconnu pour ses opéras parisiens, Leroux campe ici l’histoire de 4 enfants dont les parents ont été tués par des soldats allemands qui attendent la venue du Père Noël au sein de leur foyer incendié.

La bonté de leur voisin déguisé en Père Noël leur offrira inconsciemment un cadeau salvateur, un fusil. Le caractère saisissant et original du livret de Fabre superposée à la musique charmante, simple et émotive de Leroux ont permis à cet opéra de connaître un triomphe à Paris, puis en Italie, à Monte Carlo et en Amérique latine, laissant un public totalement conquis et en larmes.

Silent Night – Kevin Puts

Peut-être vous souvenez-vous de l’opéra américain Silent Night de Kevin Puts et Mark Campell programmé par l’Opéra de Montréal en mai 2015. L’opéra créé en 2011 a d’ailleurs reçu le prix Pulitzer en 2012 pour sa musique et a connu un vif succès au Canada et aux États-Unis. L’histoire poignante qui s’inspire du film français « Joyeux Noël » se déroule la veille de Noël dans les tranchées lors de la Première Guerre mondiale, alors qu’une trêve historique est décrétée entre les troupes françaises, allemandes et écossaises. L’œuvre présente ces moments de fraternité et d’humanité entre soldats ennemis réunis autour d’un beau moment de paix.

Becoming Santa Claus – Mark Adamo

En 2015, Mark Adamo écrit son 4ème opéra dont le livret est entièrement original, Becoming Santa Claus. Le compositeur imagine ici un Noël dramatique, une œuvre fantastique aux allures féériques en un acte dans lequel les légendes, les traditions religieuses et les clins d’œil se mélangent en invitant le spectateur à s’interroger sur l’amour et notre société consumériste.

La préparation d’un gala extravagant donné en l’honneur du 13ème anniversaire du Prince Claus, au pays de Nifland, le royaume des elfes du Grand Nord, est bouleversé par l’annonce de la naissance d’un enfant-sauveur. Commandé par The Dallas Opera, les critiques se sont embrasées dans cette œuvre aux « filigranes vocaux rococo ». Vous ne verrez sans doute plus Noël de la même façon après ça !

El Niño – John Adams

Le Théâtre du Chatelet à Paris a accueilli El Niño de John Adams le 15 décembre 2000 et Kent Nagano a été de la partie puisqu’il a dirigé les musiciens de l’Orchestre Symphonique de Berlin lors de sa création. Cette œuvre en 2 actes écrite sous forme d’oratorio prend pour sujet la Nativité grâce à des textes poétiques, parfois bibliques, et à des chansons médiévales combinant l’espagnol, l’anglais et le latin. Le 3ème opéra du compositeur américain propose une perspective inhabituelle sur la religion puisque l’histoire décrit la réalité de cette nuit vécue par Marie elle-même. Peter Sellars choisit une mise en scène épurée dans laquelle l’expression et les gestuelles subliment l’alternance des chœurs et des solistes.

It’s a Wonderful Life – Jake Heggie

Le compositeur et pianiste Jake Heggie nous place une veille de Noël en 1945 dans It’s a Wonderful Life, un opéra en 2 actes basé sur le film du même nom de Frank Capra et sur « The Greatest Gift » de l’écrivain et historien américain Philip Van Doren Stern. Situé entre ciel et terre à Bedford Falls dans l’état de New-York, l’œuvre aux allures de comédie musicale nous dépeint la rencontre entre George Bailey et son ange-gardien Clara, qui attend ici depuis 200 ans d’avoir la chance de devenir un ange de première classe.

Ce soir-là, elle entend pour la première fois des prières qu’aucun des autres anges ne peut entendre, celles de celui à qui elle devra prouver la valeur de la vie. It’s a Wonderful Life a été commandé par le Houston Grand Opera spécifiquement pour un public plus familial. Il a reçu sa première mondiale le 2 décembre 2016 au Cullen Theater du Wortham Center for the Arts de Houston et a présenté neuf représentations à guichets fermés.

Les opéras télévisés

Si vous êtes de ceux qui préférez rester au chaud dans le confort de leur foyer, les opéras télévisés sont pour vous. À partir de 1951 et ce, jusqu’en 2002, un nouveau genre fait son apparition : l’opéra commandé spécialement pour la télévision. Cette courte tendance est née de la volonté de certaines chaînes télévisées de rejoindre une audience plus large qui s’étendrait à toutes les classes sociales.

Owen Wingrave – Britten

De nombreux compositeurs ont d’ailleurs été attirés par cette promesse d’un large auditoire et se sont prêtés au jeu, comme Benjamin Britten et son opéra télévisé Owen Wingrave en 1971 pour la chaîne britannique BBC Two. La particularité de ces opéras tient dans leur courte durée et dans leur aspect dramatique. De nombreux studios d’enregistrement continuent de garder précieusement les copies de ces opéras comme leur propriété.

 

Kurt Yaghijan dans Amahl and the Night Visitors.
Kurt Yaghijan dans Amahl and the Night Visitors.

Amahl and the night visitors – Menotti

Le groupe américain NBC commande et diffuse alors ce qui est considéré comme le tout premier opéra télévisé le 24 décembre 1951 avec l’œuvre en un acte de Gian Carlo Menotti sous le titre Amahl and the night visitors. L’histoire est un conte dramatique inspiré de la peinture de Bosch, l’Adoration des rois mages, et dépeint la venue des Rois mages la nuit de la naissance du sauveur, chez le jeune garçon Amahl incapable de mentir, et de sa mère. Le succès fut tel que la diffusion en direct de l’œuvre de Menotti a touché un nombre phénoménal d’auditeurs, engageant une tradition de représentations en direct et enregistrées jusqu’en 1966. Le Théâtre de l’Opéra commande par la suite des œuvres à un large éventail de compositeurs entre 1951 et 1964, un phénomène qui se répand rapidement jusqu’en Europe.

 

(Photo: domaine public)

A Christmas Carol – Bernard Herrmann

Parlant de traditions, le célèbre conte anglais A Christmas Carol de Charles Dickens a connu de nombreuses adaptations depuis son écriture en 1843. La version lyrique la plus célèbre est signée Bernard Herrmann, avec son opéra en un acte du même nom dans lequel il dirige les quelques 4o musiciens de l’orchestre. Le réseau américain CBS télédiffuse l’œuvre d’une heure le 23 décembre 1954 lors d’une émission spécialement dédiée à Noël, Shower of stars.

A Child is born – Bernard Herrmann

Tourné sur pellicule et diffusé en couleur, la majorité des téléspectateurs ne le verront cependant qu’en noir et blanc à cette époque, pour des raisons économiques liées à l’achat de la télévision en couleur. L’opéra sera diffusé les 2 années suivantes, tellement la réception a été appréciée des auditeurs. La critique qualifie la partition de Herrmann de « majestueuse », ce qui lui vaudra de recevoir un prix de meilleure musique originale composée pour la télévision aux Emmy Awards, et poursuivra sur sa lancée en écrivant un an plus tard un autre succès opératique télévisé, A child is born.

Le Cadeau Mages – Rautavaara

En Finlande, le compositeur contemporain Einojuhani Rautavaara écrit Le Cadeau des Mages (Tietäjien lahja) en 1994, un conte de Noël sous forme d’opéra de chambre en 1 acte destiné à la télévision finlandaise. À l’approche de Noël, l’histoire nous montre combien l’amour est une richesse qui surpasse tout grâce à un couple marié qui cherche par-dessus tout à combler l’autre par l’achat de biens matériels.

Créée le 23 décembre 1996, l’œuvre est inspirée de l’histoire Le don des rois mages  de l’auteur américain O. Henry que Rautavaara avait rencontré à New-York en 1955. « Je crois que la musique est bonne quand elle permet, à un certain moment, à l’auditeur de voir l’éternité à travers la fenêtre du temps » (Einojuhani Rautavaara).

 

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