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L'ARTISTE DE LA SEMAINE | Tim Brady, 150 guitares et mille projets dans la tête

Par Caroline Rodgers le 24 février 2019

Tim Brady, notre artiste de la semaine. (Photo: Laurence Labat)
Tim Brady, notre artiste de la semaine. (Photo: Laurence Labat)

C’est aujourd’hui, 24 février à 15 h 30, que les 150 guitaristes rassemblés par Tim Brady pour le concert Bach, Beatles, Brady feront résonner leurs instruments entre les murs de l’Oratoire Saint-Joseph du Mont-Royal pour jour sa Symphonie no 9 pour guitare électrique. Entretien avec un artiste qui se distingue par ses projets audacieux.

LvM: Combien de grands concerts avec des groupes de guitaristes électriques avez-vous fait? 

Tim: « On a commencé en 2015. Ce concert sera la 7e production du genre. Le dernier a eu lieu en juin, à Toronto.

LvM: Cela doit être compliqué à organiser. 

Tim: « Oui, chaque production demande neuf mois de travail du début à la fin de la production: planification, auditions, organisation des musiciens professionnels, et ainsi de suite. Normalement, en incluant la conception et la création, c’est un processus d’environ deux ans. »

LvM: Quel est le niveau des guitaristes participants? 

Tim: « On accepte quasiment tout le monde. Quelqu’un qui a joué depuis environ deux ans au moins peut trouver sa place dans le groupe. On a une grande variété de niveaux pour ce concert en particulier. Nous avons 36 professionnels, car c’est un gros projet, il faut avoir des bases solides. C’est moi qui ai fait les auditions. Il y a beaucoup de gens qui sont amateurs mais qui jouent aussi bien que des professionnels. Il y a aussi quelques guitaristes qui ne sont pas si bons, mais quand on met 150 guitares ensemble, s’il y en a une vingtaine qui sont moins fort, ce n’est pas la fin du monde. Je veux que le concert sonne bien, mais l’une des choses importantes dans ce projet, c’est l’expérience qu’on donne aux musiciens de la communauté. Ils adorent relever ce défi et je leur donne quelques petits défis techniques. Nous avons des gens qui reviennent chaque fois, ça devient presque une famille.  »

LvM: C’est  pour cela que vous avez augmenté le nombre de guitares de 100 à 150 par rapport à la dernière fois? 

Tim: « C’est surtout parce que c’est une grosse pièce, elle dure 35 minutes. C’est ma Symphonie no 9! Normalement, on joue avec trois ou quatre groupes mais cette fois-ci, la spatialisation est en six groupes. C’est une pièce plus longue et plus complexe. On a discuté avec Walter Boudreau et le festival MNM, on a décidé de faire quelque chose vraiment spectaculaire. Les gens, dans l’auditoire, seront complètement entourés de musiciens. »

LvM: vos symphonies étaient-elles toutes pour guitare électrique? 

Tim: « Non. L’orchestration de mes autres symphonies variait énormément. J’en ai composé deux pour orchestre, la 8e était pour 12 voix et instruments, la 7e pour 13 musiciens et deux voix, la 3e était pour Bradyworks et le chœur VivaVoce. Chacune de mes symphonies a une orchestration et une sonorité bien différente. J’ai déjà les numéro 10, 11 et 12 en chantier et elles sont complètement différentes.

LvM: le fait que vous les appeliez « symphonies » est-il relié à la présence d’une structure classique en quatre mouvements? 

Tim: « Pas du tout, j’utilise ce mot dans un sens plus général, pour deux raisons: c’est une façon de signaler au public que c’est une pièce de musique sérieuse qu’il faut écouter. Mais aussi, parce qu’il y a un lien entre tout ce que je fais, un lien musical et thématique dans toutes mes grandes pièces. Même si l’organisation varie, ma pensée de la grande structure évolue mais il y a un fil conducteur entre toutes ces pièces. Depuis l’invention de la symphonie, avec Haydn mais surtout avec Beethoven et son grand cycle, on reconnait qu’il y a un fil conducteur à travers les pièces du compositeur. C’est pour ces raisons que je les appelle des symphonies.

LvM: Parlez-nous de votre ensemble, Bradyworks

Tim: « Quand j’étais musicien rock, j’avais un groupe rock. Quand j’étais musicien de jazz, j’avais un groupe de jazz. Alors quand je suis devenu compositeur de musique de chambre, j’ai décidé d’avoir un groupe de musique de chambre. Quand on est guitariste, on a un groupe. En musique classique et contemporaine, la plupart des gens ne veulent rien savoir de la guitare électrique. Pour eux, ce n’est pas sérieux, etc. Bradyworks m’a permis de réaliser les projets que je voulais. J’avais besoin d’un véhicule pour produire les idées que j’avais en tête, c’est pour ça que j’ai fondé Bradyworks et notre première grande production était en 1989, donc ça fait 30 ans. Mais depuis quatre ans, je pousse davantage mon quatuor, Instruments of hapiness, pour tous mes projets où il y a juste de la guitare électrique, mais Bradyworks existe toujours et on a un nouveau disque, Music for large ensemble. Toutefois, au cours des prochaines années, mes productions seront toujours axées sur Instruments of hapiness. »

 

 

LvM: Vous mentionnez fréquemment vos productions à venir et votre planification. Avez-vous un plan quinquennal de projets et de créations? 

Tim: « En réalité, j’ai toujours un calendrier de ce que j’aimerais faire. Une de mes forces, c’est qu’il ne me manque jamais d’idées. Si quelqu’un m’appelle pour me demander une pièce, j’ai une idée en trente secondes. J’ai même composé les premières mesures d’une pièce dans un avion, pour un projet gigantesque que j’ai en tête. Je sais que cela prendra deux ans pour trouver le financement, les partenaires, et ainsi de suite. Je crée des tableaux Excel de mes projets avec tous leurs éléments. Les grosses productions demandent beaucoup de planification, je fais beaucoup de gestion de projets. Ça représente environ la moitié de mes semaines de travail, et j’équilibre les choses entre l’organisation et la création. En ce moment, je travaille sur trois symphonies, deux opéras, et je suis en planification pour deux autres opéras. Parfois, ce sont des partenaires, comme des orchestres, qui organisent tout, et c’est fantastique, mais pour d’autres projets, je sais que je suis le seul à pouvoir les concrétiser. Si je veux que ça se réalise, je dois le faire moi-même. Et je ne lâche pas, même si ça prend cinq ans à se réaliser. »

Bach, Beatles, Brady: aujourd’hui, 15 h 30, Oratoire Saint-Joseph du Mont-Royal. Entrée libre. 

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