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CRITIQUE | Les Jours de la semelle de Fred Pellerin avec l'OSM: une leçon de coeur pour notre monde capitaliste

Par Caroline Rodgers le 13 décembre 2018

Fred Pellerin est l'invité de l'OSM pour son conte Les Jours de la semelle, cette semaine. (Crédit: Antoine Saito)
Fred Pellerin est l’invité de l’OSM pour son conte Les Jours de la semelle, cette semaine. (Crédit: Antoine Saito)

C’était la grande première du 4e concert réunissant le conteur Fred Pellerin à l’Orchestre symphonique de Montréal, hier soir, dans une Maison symphonique pleine à craquer, sous la boule géante aux images colorées. Ce nouveau conte de Noël musical s’est avéré un rappel des valeurs essentielles en cette période de consommation excessive: l’amour, la générosité et le partage, surtout avec moins nanti que soi.

Comme le dit le conteur à sa façon, quand on en est au quatrième volet, on peut parler d’une tradition, et il fait plaisir de les retrouver, lui, l’OSM et cette ambiance unique qu’ils ont su créer avec la mise en scène de René Richard Cyr. La magie passe.

Fred Pellerin n’a rien perdu de son imagination ni de son sens de la formule mêlant humour et poésie. Dans Les Jours de la semelle, il est question de Toussaint Brodeur, propriétaire du Magasin Général de Saint-Elie-de-Caxton, et de son sens des affaires un peu trop débordant de zèle.

Alors que Toussaint croit aux vertus cardinales de la rentabilité et vend de tout en toutes occasion, il oublie que les choses les plus importantes n’ont pas de prix. Sa femme Jeannette lui donnera une petite leçon de générosité qui lui fera réaliser que l’on ne peut pas tout acheter et tout vendre.

Dans cette critique sans équivoque du capitalisme et de la marchandisation, on retrouve un Fred Pellerin en pleine forme et capable de passer un message sans culpabiliser. Fidèle à lui-même, il est drôle et attendrissant, tout en cultivant un art de s’adresser à chacun comme s’il le connaissait personnellement. Mais après tout, c’est vrai qu’il nous connait bien, nous Québécois. Malgré l’aspect grandiose de la Maison symphonique parée de couleurs changeantes, on se croirait, non dans une grande salle de concert, mais dans une veillée au coin du feu avec lui.

 

Les décors et les éclairages étaient semblables à ceux des années passées, dans la mise en scène de René Richard Cyr. (Photo: Antoine Saito)
Les décors et les éclairages étaient semblables à ceux des années passées, dans la mise en scène de René Richard Cyr. (Photo: Antoine Saito)

Les éclairages, décors et accessoires sont semblables à ceux des années passées: une chaise antique, une lampe, un petit sapin, quelques objets familiers, une gigantesque boule de Noël tournoyant au-dessus de la scène et des éclairages chaleureux. Kent Nagano et son orchestre se laissent volontiers entraîner dans le courant d’une histoire improbable mais remplie de vérité comme seul Fred Pellerin en a le secret.

Les extraits choisis pour encadrer ce conte musical sont plutôt audacieux et surprennent agréablement. On entendra, entre autres, le Lever du jour, de Daphnis et Chloé (Ravel), le Rondo du Concerto grosso no 1 d’Alfred Schnittke, et Expectans expertavi Dominum, de la Symphonie de psaumes de Stravinsky à côté de choix plus conventionnels comme les extraits de la Pathétique de Tchaïkovsky et de l’Inachevée de Schubert.

Les Petits Chanteurs du Mont-Royal apportent non seulement leurs voix angéliques mais aussi leur présence enfantine pertinente qui fait écho à une histoire où les enfants jouent justement un rôle important.

Le public adore et applaudit longuement le chef, l’orchestre et le poète, qui reviendra pour un rappel, Le Grand cerf-volant, de Vigneault. En regardant Kent Nagano et Fred Pellerin saluer le public, côte à côte, on se dit qu’ils sont très différents, mais qu’en même temps, ils ont plus en commun que les apparences ne le laissent croire. Tous deux cultivent cet art de nous ramener à ces valeurs universelles que les belles histoires et la musique savent porter.

Pour ceux qui n’ont pas pu être là, le concert a été capté par Radio-Canada et sera diffusé dans le temps des fêtes.

Puisque Fred Pellerin revient normalement aux deux ans à l’OSM, et que c’est l’avant-dernière saison de Kent Nagano comme directeur artistique, on ignore s’il s’agit d’une dernière fois. Espérons qu’ils récidiveront l’an prochain, car ensemble, ils sont capables de grandes choses.

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