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NOUVELLE | Thierry Tidrow remporte le Concours Graham Sommer pour jeunes compositeurs

Par Michel Joanny-Furtin le 1 octobre 2018

 

 

Thierry Tidrow, compositeur et lauréat du Prix Graham Sommer. (Photo: Anika Neese)
Thierry Tidrow, compositeur et lauréat du Prix Graham Sommer. (Photo: Anika Neese)

Thierry Tidrow a remporté samedi soir le Concours Graham Sommer pour jeunes compositeurs à l’École Schulich de l’Université McGill. Son quintette pour piano et cordes, Quicksilver, a convaincu le jury. Il repart en Allemagne où il réside actuellement avec une bourse de 15 000$.

D’autres bourses ont été remportées par les quatre autres jeunes compositeurs : Ashkan Behzadi (2e prix, 10 000$), Christopher Goddard (3e prix, 5000$), Taylor Brook (4e prix, 5000$), et Alison Yun-Fei Jiang (5e prix, 5000$). Celle-ci, seule compositrice du groupe, a par ailleurs remporté le prix « Coup de Cœur » du public (5000$) en séduisant l’auditoire avec une composition empreinte de nostalgie, In Absent Waters. Les pièces étaient crées par le Quatuor Molinari et la pianiste Sara Laimon.

Calluna, l’œuvre composée par Ashkan Behzadi représentait pour son auteur une réelle prise de risque : « une exploration des frontières entre le geste, le son et le silence », annonçait-il dans le programme. Ashkan Behzadi a proposé une composition toute en douceur et en pianissimo, ciselée comme un bijou en filigrane. Une fragilité d’apparence sous une création tenue de bout en bout. Un pointillisme auditif assumé par des cordes longues alternées de mesures courtes. Un registre principalement dans l’aigu pour les cordes frottées alors que les graves et le lien harmonique se présentaient via les cordes frappées du piano. Une œuvre sensible que je comparerais positivement à une dégustation… de cuisine moléculaire.

Avec Idioms, Taylor Brook rendait hommage à feu son professeur Luc Brewaeys. À partir d’une architecture musicale très inspirée par ce compositeur amoureux des jeux de mots venus du monde entier, Taylor Brook s’en empare et y mêle avec dextérité Debussy, Wagner, Beethoven et Haydn. Selon une composition tour à tour emportée, tranquille, flamboyante ou intime, les cordes s’opposent, se querellent puis s’harmonisent. Idioms semble une suite d’éléments disparates qui, comme un puzzle musical, révèle peu à peu son sens caché et la beauté de son contenu.

À partir d’une phrase musicale de Beethoven, le Quintette pour piano et cordes de Christopher Goddard amorce une architecture similaire qui, dans ses atermoiements, rappelle le géant de Bonn. Les cordes clamaient le discours que le piano tempérait en soutenant les basses. Puis ces rôles s’inversaient mêlant par moments l’intensité aux pianissimi, puis la douceur des rêveries aux conflits intérieurs. Bref, une pièce magnifique qui se jouait de nos émotions en en proposant une autre lecture.

 

Jiang Alison. (Photo: courtoisie)
Alison Yun-Fei Jiang a reçu le prix Coup de cœur du public. (Photo: courtoisie)

 

« In Absent Waters est une œuvre sur les séparations et les départs », expliquait Alison Yun-Fei Jiang dans le programme. Bouleversée par le décès de son mentor, c’est cette notion de l’éloignement, qui peut mener à la perte, la mélancolie et à l’oubli si l’on n’y prend garde, qui a inspiré la compositrice. Des portées longues pour les cordes ponctuées par des semonces du piano, comme des souvenirs qui ne veulent pas mourir, puis des cadences et des silences pour symboliser les durs combats de la mémoire. Une fort belle composition qui aura touché la sensibilité du public comme le démontre le prix « Coup de Cœur » remis à Alison Yun-Fei Jiang en fin de soirée.

C’est une toute autre inspiration qu’aura suivi Thierry Tidrow. Son quintette Quicksilver (mercure en français) traçait étonnement, selon moi, les lignes de l’âme humaine avec tout ce qu’elle peut avoir de paradoxes, de douceur, de lourdeur et de fluidité. Une couleur miroir, le chrome (si tant est que le chrome soit une couleur) exprimée par des phrases musicales en écho entre le piano et les cordes, voire les cordes entre elles. Les cadences, bousculées par des arythmies, dessinaient un portrait sans cesse changeant, mais lié pourtant par une ossature musicale solide et maintenue : parlons-nous de l’âme humaine… ou du mercure ? À ce dilemme, la composition de Thierry Tidrow propose une réponse musicale talentueuse qu’a su apprécier le jury en lui remettant le premier prix.

Rappelons que ce jury était composé du clarinettiste et compositeur Kinan Azmeh, du chroniqueur et correspondant du Globe & Mail Robert Everett-Green, de la compositrice Alexina Louie, du fondateur et directeur artistique de Music on Main de Vancouver, David Pay; du violoniste et altiste, directeur artistique de Rockport Music Barry Schiffman, et de la compositrice et professeure de composition à l’Université de Montréal, Ana Sokolovic, sous la présidence de Brenda Ravenscroft, Doyenne de l’École de musique Schulich.

Le Dr Graham Sommer était un médecin originaire de la Colombie-Britannique diplômé de McGill en 1972. Il est décédé en 2016. Son amour pour la musique s’est manifesté, entre autres, par la création du Graham Sommer Piano Fund, qui veille à la restauration des pianos aux résidences de McGill et à l’achat du piano de la salle Douglas.

 

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