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CRITIQUE | L'OSM et Vengerov: un somptueux banquet musical

Par Caroline Rodgers le 18 octobre 2017

Maxim Vengerov interprétait le Concerto pour violon de Brahms avec l'OSM, sous la direction de Kent Nagano, les 17 et 18 octobre, à la Maison symphonique et à Carnegie Hall (Photo: courtoisie de l'OSM)
Maxim Vengerov interprète le Concerto pour violon de Brahms avec l’OSM, sous la direction de Kent Nagano, les 17 et 18 octobre, à la Maison symphonique et à Carnegie Hall (Photo: courtoisie de l’OSM)

Après un concert aussi rassasiant que celui d’hier soir à la Maison symphonique, de dire que l’OSM est « prêt » pour Carnegie Hall relève de la banalité. Trois œuvres ont révélé, chacune à leur façon, à quel point Montréal est privilégié d’avoir ce grand orchestre. La cerise sur le gâteau étant, bien sûr, la présence du soliste invité, Maxim Vengerov.

On pourrait dire que le programme était composé comme un repas : entrée, plat de résistance et dessert, avec gâterie sucrée en rappel. Toutefois, la métaphore ne tient pas puisque le terme « entrée » est inférieur aux mérites réels de la pièce géniale de Samy Moussa, A Globe Itself Infolding, pour orgue et orchestre, dont on ne se lasse pas. Bien que l’on puisse l’écouter tant qu’on veut sur l’enregistrement d’Analekta réalisé à l’inauguration du Grand Orgue Pierre-Béique, grâce à cet instrument et à ses sonorités d’un autre monde, rien ne peut remplacer l’effet qu’elle produit en concert. C’est le roi des instruments (ici commandé par Jean-Willy Kunz) qui en guide le développement, mais lui apporte aussi son ambiance quasi cosmique, à donner des frissons.

Le Concerto pour orchestre, de Bartok, convient tout à fait à la personnalité et au style de Kent Nagano, lequel tend à évoluer vers une direction de plus en plus basée sur une analyse approfondie de la partition, une intériorité presque spirituelle et une approche intellectuelle et logique de la musique. Description qui n’a rien de péjoratif, ici, puisque le résultat est très senti, bien qu’on aimerait qu’il soit plus viscéral.

À l’observer, il est évident que le maestro connaît le texte du bout des doigts, qu’il a longuement fréquenté (et d’ailleurs enregistré*) le Concerto pour orchestre et que même s’il a la partition devant lui, il la regarde très peu. L’immense richesse et la complexité de cette œuvre de génie nous permettent aussi d’observer à quel point le maestro connaît bien son orchestre, qu’il sait le faire travailler. Les musiciens, pour leur part, ont un plaisir évident à jouer. Les trombones s’en donnent à cœur joie et l’effet comique de l’Intermezzo interroto (Allegretto) est très réussi. Les cors ont également l’occasion de se démarquer, de même que les percussions.

Vengerov

Au début du Concerto pour violon en ré majeur de Brahms, Maxim Vengerov nous a fait craindre de s’être engagé dans une interprétation de routine. Il nous fera vite regretter cette pensée à partir de l’éblouissante cadence du premier mouvement, où il semble enfin pleinement investi et donne l’impression de prendre les commandes jusqu’à la fin.

Son charisme, sa prestance, son jeu affirmé, mais jamais agressif, sa merveilleuse sonorité, son dosage subtil des nuances et du vibrato ont de quoi conquérir l’auditoire, et c’est chose faite. Sa vision de Brahms, d’un romantisme assumé sans pour autant être exalté, ne réinvente peut-être pas la roue, mais elle est tout de même de bon goût, personnelle, diablement efficace et agréable à écouter. Pourquoi bouderait-on son plaisir? On pourrait l’écouter toute la soirée. Et s’il est vrai que le public de la Maison symphonique a l’ovation debout trop facile, cette fois, elle est amplement méritée, par seulement pour Vengerov mais pour l’ensemble du concert.

Le violoniste reviendra en rappel avec un bonbon très sucré : la célèbre Méditation, de Thaïs, de Jules Massenet, qui a évidemment pour effet de ravir la foule, à l’exception, peut-être, de ceux à l’humeur éternellement chagrine.

*Enregistrement sous étiquette Onyx: Concerto pour Orchestre et Concerto pour violon no 2 de Bartok, avec Augustin Dumay.

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