
La ville de Laval marquait hier le 60e anniversaire de sa fondation en invitant la population à un grand concert gratuit à la Place Bell donné par l’Orchestre symphonique de Laval et des artistes invité·e·s. La maître de cérémonie Émilie Duquette a animé la soirée à laquelle ont assisté 6 000 Lavallois·es.
L’orchestre et son nouveau directeur musical Adam Johnson, lui-même établi à Laval depuis huit ans, avaient conçu une soirée en crescendo, où Brahms et Lalo ont été succédé par Beethoven et sa version disco, avant que la musique québécoise de Jean Carignan jouée par le violon solo Antoine Bareil et le pop/country chanté par Guylaine Tanguay ne prennent le dessus.

Le programme éclectique a permis de mettre en valeur plusieurs artistes lié·e·s à la ville de Laval. Le réputé violoncelliste Dominique Beauséjour-Ostiguy, qui y est né et y a grandi, a interprété le premier mouvement du Concerto pour violoncelle d’Édouard Lalo avec maîtrise et sérénité. Cela n’a pas été mentionné hier, mais Beauséjour-Ostiguy reviendra se produire avec l’OSL en mars prochain dans une œuvre d’un autre Edward, le célèbre Concerto pour violoncelle d’Elgar. Guylaine Tanguay, qui a assuré avec entrain la section finale du concert, est elle aussi citoyenne de Laval depuis une trentaine d’années. Le Chœur des jeunes de Laval, préparé par son chef Philippe Ostiguy, était lui aussi de la partie, ajoutant de la profondeur aux refrains par ses harmonies (parfois difficilement perceptibles à cause de la sonorisation déséquilibrée favorisant le micro de la chanteuse au détriment de tout le reste, même les violons lui donnant la réplique dans le « concours » de yodeling que se sont livrés la voix et l’orchestre en final).
La soirée constituait un beau cadeau offert par la ville à ses citoyen·ne·s heureux·ses de souligner la qualité de vie, la diversité et la culture de leur milieu. Des photos documentant l’évolution de la ville projetées sur les grands écrans avant le concert au rythme bien mené du déroulement, le tout avait clairement été préparé avec minutie et une vision d’ensemble de la fête. Pour l’orchestre, cela représentait une excellente occasion de présenter son nouveau chef, de qui c’était la première apparition publique officielle depuis sa nomination, et de mettre de l’avant son affabilité et sa polyvalence.

Alors qu’on aurait tendance à croire que les publics de concerts extérieurs et d’événements hors série comme celui d’hier soir seraient plus dissipés que le public en salle, mon expérience de cet été démontre tout le contraire : que ce soit au Festival de Lanaudière (certes fréquenté par un public connaisseur), au sein de la foule immense attroupée pour le Concert au pied du mont Royal de l’OM ou les 6 000 personnes rassemblées à la Place Bell hier soir, la qualité de l’écoute a été remarquable, respectueuse et silencieuse, sans pour autant lésiner sur leurs manifestations d’enthousiasme le moment venu.
La saison 2025-2026 de l’OSL débute le mercredi 29 octobre avec un concert célébrant les 40 ans de l’organisme.
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