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CRITIQUE | Festival de Lanaudière : un concert d'ouverture réussi

Par Béatrice Cadrin le 6 juillet 2025

L'OSM et Rafael Paayre donnaient le concert d'ouverture du Festival de Lanaudière le 4 juillet 2025. (Photo : Gabriel Fournier)
L’OSM et Rafael Paayre donnaient le concert d’ouverture du Festival de Lanaudière le 4 juillet 2025. (Photo : Gabriel Fournier)

C’est dans les meilleures conditions possibles que s’est déroulé le concert d’ouverture du Festival de Lanaudière vendredi soir : la température douce et le ciel dégagé ont joué en faveur des organisateurs, encourageant un public nombreux à se déplacer et créant du coup cette authentique atmosphère de festival qui fait le charme des concerts extérieurs. Aux succès de la soirée s’est ajouté l’accueil chaleureux et enthousiaste qu’a offert la foule rassemblée à chaque pièce du programme.

La première de celles-ci était Icarus de la compositrice Lera Auerbach, une œuvre que l’OSM avait jouée à la Maison symphonique en septembre 2023.  Efficace et convaincante, la pièce mérite en effet une place de choix dans le répertoire de musique contemporaine. Entre autres qualités, Auerbach réussit à y créer des moments d’apesanteur sans sacrifier la progression musicale et narrative.

Venait ensuite la Rhapsodie sur un thème de Paganini de Rachmaninov, jouée par Kirill Gerstein. L’assurance tranquille du pianiste, imitée par l’orchestre, laissait toute la place aux feux d’artifices musicaux, sans besoin d’exagérer les effets de la partition. Le courant passait manifestement entre le soliste et l’orchestre, le premier se tournant souvent avec bonhomie vers le second pour mieux fusionner leurs intentions communes.

En termes d’atmosphère de libations festives, difficile de faire mieux que les toujours populaires Carmina Burana. Le chœur, incluant les Petits Chanteurs du Mont-Royal, et l’orchestre en ont livré une exécution remplie d’entrain et de vivacité. L’énergie de Rafael Payare convient bien à la démesure débridée des passages les plus intenses. Chez les solistes, le vétéran Russell Braun a fait valoir son expérience, démontrant une aisance de tous les moments lui permettant de surmonter une sonorité parfois éteinte. Inversement, les efforts de comédie déployés par le contreténor Lawrence Zazzo dans l’air du cygne rôti ne camouflaient pas entièrement une faiblesse similaire. La soprano Sara Dufresne, pour sa part, s’est démarquée par une sonorité pleine, une phonation impeccable, et une exécution musicale prenante.

Dans son allocution pré-concert, le directeur musical Renaud Loranger a tissé un fil conducteur d’une pièce à l’autre, imaginant Icare, après avoir atteint les stratosphères célestes, tombant jusqu’en enfer (image provoqué par la citation du « Dies irae » dans la Rhapsodie et par la réputation de Paganini en tant que violoniste du diable) et revenant sur Terre pour profiter de la vie et des plaisirs humains dans Carmina. Heureusement pour nous, nous n’avons eu à risquer notre peau ni en volant à des hauteurs inhumaines, ni en affrontant les menaces de l’enfer, pour s’emplir les sens de tous les plaisirs qu’offrait cette soirée d’ouverture parfaitement dosée et exécutée.

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Béatrice Cadrin
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