Du 4 juillet au 3 août 2025, le Festival de Lanaudière présentera une nouvelle sélection de concerts à grand déploiement et de concerts intimes à l’amphithéâtre Fernand-Lindsay, dans les églises et dans d’autres lieux de la région. L’OSM, l’OM et les Violons du Roy seront de retour, ainsi qu’un éventail d’artistes et d’ensembles de chez nous et d’ailleurs, dont la Capelle mediterranea sous la direction de Leonardo Garcia Alarcon, l’orchestre baroque Akamus, l’ensemble vocal a cappella Chanticleer et des solistes de la trempe de Franco Fagioli et Yuja Wang.
À l’amphithéâtre Fernand-Lindsay
O Fortuna! Si l’auteur des textes des Carmina Burana, datant du XIIe siècle, se plaint des caprices du destin, le public contemporain peut, lui, plutôt célébrer sa bonne fortune d’entendre la grande fresque composée par Carl Orff lors du concert d’ouverture du 4 juillet. Avant d’être rejoint par le Chœur sur la scène de l’amphithéâtre Fernand-Lindsay pour interpréter cette extravagante collection de chants médiévaux ré-imaginés, l’OSM aura d’abord fait résonner les notes de Lera Auerbach, et sa pièce Icarus. Suivra la Rhapsodie sur un thème de Paganini de Rachmaninov, qui marquera le retour attendu du pianiste Kirill Gerstein.
Pas de soliste ou de chœur pour le concert du lendemain, mais une seule œuvre, tout aussi monumentale : la Huitième symphonie de Bruckner, à laquelle se mesurent l’OSM et son chef Rafael Payare.
Le dimanche, on saute dans un tout autre monde, avec le retour de Leonardo Garcia Alarcon et de sa Capella mediterranea, qui nous avaient offert en 2023 un Orfeo d’anthologie. Ils poursuivent leur exploration des opéras de Monteverdi avec cette fois Le Couronnement de Poppée.
Le 12 juillet, c’est l’ensemble collectif9, dont le succès ne va qu’en grandissant, qui présentera un programme autour de l’idée de folklore contemporain, avec des œuvres de Nicole Lizée, Giovanni Sollima, George Meyer, Vijay Iyer et John Zorn.
Les neuf instrumentistes de collectif9 laissent la place dimanche aux douze chanteurs du groupe vocal américain Chanticleer. Pour sa première visite au Festival, l’ensemble propose un survol du chant choral de la Renaissance à nos jours.
Lors de leur venue en 2022, le groupe Akamus (pour Akademie für Alte Musik, soit académie pour la musique ancienne) avait présenté en trois concerts les Troisième, Cinquième et Sixième symphonies de Beethoven, accompagnées d’œuvres de compositeurs contemporains à celui-ci et ayant pu l’inspirer. Le petit orchestre de chambre d’alors fait place cet été à des formations beaucoup plus amples, alors que les instrumentistes de l’orchestre, les choristes de la Audi Jugendchorakademie et des solistes formeront un ensemble d’environ 130 interprètes qui se masseront sur la scène de l’amphithéâtre les 18 et 19 juillet pour interpréter les deux oratorios de Felix Mendelssohn, Paulus et Elias.
Les points forts de la fin de semaine suivante sont les trois solistes mis en valeur dans trois concerts bien différents : le vendredi, les Violons du Roy et Bernard Labadie se produiront pour la première fois en compagnie de Sol Gabetta. Pour son seul concert de l’été au Canada, la violoncelliste argentine interprétera deux concertos, celui en do majeur de Haydn et celui en la majeur de C.P.E. Bach. Les œuvres solistes seront encadrées d’une part de la Symphonie no 29 de Mozart et d’autre part de la Symphonie « Les adieux » de Haydn.
Deux premières visites marquantes le samedi, que ce soit du côté du soliste, le contreténor Franco Fagioli, et de l’orchestre, l’Orchestre de l’Opéra Royal de Versailles. Ensemble, ils exploreront des airs de Rossini, Mercadante, Zingarelli, Nicolini et autres, formant le répertoire associé au castrat Velluti.
La fin de semaine culmine avec une autre première, le premier concert avec orchestre au Québec de la pianiste Yuja Wang, qui montera sur scène en compagnie de l’Orchestre Métropolitain et de son ami Yannick Nézet-Séguin. Ce sont les deux concertos pour piano de Ravel, celui pour la main gauche et le Concerto en sol majeur, que feront vivre les doigts agiles de la virtuose. La pièce D’un matin de printemps de Lili Boulanger ouvrira le concert, qui se conclura avec la Symphonie no 2 de Sibelius.
Il ne reste finalement qu’une fin de semaine à présenter, et elle marque la retour de Kent Nagano avec l’OSM. Le vendredi 1er août, le premier clarinettiste de l’Orchestre Todd Cope sera le soliste dans la Rhapsodie pour clarinette et orchestre de Debussy, tandis que ses collègues interprèteront sous la baguette de leur ancien directeur musical la Passacaille de Webern et la Troisième symphonie de Brahms. Lorsqu’ils se retrouveront le lendemain, ce sera pour accompagner les solistes invités Veronika Eberle, violon et Timothy Ridout, alto dans la Symphonie concertante de Mozart, qui aura été précédée du Concert romanesc de Ligeti et sera suivie de la Symphonie no 9 La Grande de Schubert.
Le lendemain, dimanche 3 août, le Festival se terminera dans ce qui ne peut qu’être décrit comme l’apothéose ultime : poursuivant la lancée entamée par le premier acte des Walkyrie en 2022 et Aida l’an dernier, Yannick Nézet-Séguin dirigera l’opéra Tristan et Isolde de Wagner. Les rôles titres seront chantés par Stuart Skelton et Tamara Wilson. Karen Cargill interprétera Brangäne, Franz-Josef Selig sera le Roi Marke, Christopher Maltman donnera vie à Kurwenal et Sean Michael Plumb revêtera les habits de Melot. Le Canadien Matthew Cairns s’est vu confier les rôles du Berger et du Matelot, tandis que l’ancien stagiaire de l’Atelier lyrique de l’Opéra de Montréal Geoffrey Schellenberg incarnera le Timonier.
Concerts dans les églises
La sélection de six concerts présentés dans les églises historiques de la région n’est pas moins alléchante : après Le Couronnement de Poppée, la Capella mediterranea et Leonardo Garcia Alarcon offrent le 8 juillet à l’église Saint-Jacques un deuxième programme, intitulé Monteverdi et les sept péchés capitaux. Le 10 juillet à Saint-Alphonse-Rodriguez, Christian Tetzlaff présente l’intégrale des sonates et partitas pour violon seul de J.S. Bach. Deux autres intégrales suivront: d’abord le 15 juillet à Saint-Sulpice, celle des sonates pour violoncelle et piano de Beethoven, interprétées par Alisa Weilerstein et son partenaire musicale de longue date Inon Barnatan; puis le 22 juillet, à Saint-Ambroise-de-Kildare, la pianiste Yulianna Avdeeva plongera dans les 24 préludes et fugues de Chostakovitch.
William Christie, qui a fréquenté le Festival trois années de suite avec son ensemble Les Arts florissants, revient cette fois en duo avec Justin Taylor. Le maître et son ancien élève présentent à Saint-Jean-de-Matha un concert portant le titre Symphonie de clavecins, leur seul de l’été de ce côté-ci de l’Atlantique.
Un autre habitué du Festival, Marc-André Hamelin, vient cette fois en formule musique de chambre : en compagnie du Quatuor Dover, il interprétera Medtner, Tchaïkovski et le Quintette pour piano et cordes de César Franck.
Série Hors les murs
Six concerts également pour la série Hors les murs, qui s’ouvre sur une proposition surprenante : la poésie de Leonard Cohen accompagnée par les sonorités de la Renaissance des luths et violes de gambe. Intitulé Leonard Cohen : un pont entre les siècles, ce concert de Joel Frederiksen (basse et luth), Emma-Lise Roux (soprano et luth), Hille Perl (viole de gambe) et Domen Mrinsic (viole de gambe) est présenté le 7 juillet à l’église de Saint-Norbert.
Le 9 juillet, c’est un hommage au Festival Mémoires et Racines qui animera la Place Bourget. Des membres des Charbonniers de l’enfer et des musicien·ne·s de La Nef seront réuni·e·s pour l’occasion.
Le Jardin Arômes et Saveurs accueillera le Quatuor Molinari le 13 juillet pour un programme consacré à la musique de Philip Glass. L’octuor de trombones LesLoups sera au Carrefour culturel de Notre-Dame-des-Prairies le 19 juillet. Au Musée d’art de Joliette, le 24 juillet, l’Ensemble Ember, composé d’Elizabeth Polese, soprano, Christopher Gaudreault, piano, Katelyn Emery, violon et Florence Rousseau, cor, présentera non seulement la première nord-américaine d’une version de chambre des Quatre derniers lieder de Strauss, mais également une création du compositeur québécois Denis Gougeon, ainsi que des œuvres de Robert et Clara Schumann et de Brahms. Finalement, à la Distillerie Grand dérangement, les Guitares lyriques d’Adam Cicchillitti et Steven Cowan interpréteront Grieg, Ravel, Mompou et Germaine Taillefer.
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