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ENTRETIEN | Basileus, la saga épique de Pascal Germain-Berardi et Sébastien Johnson

Par Béatrice Cadrin le 14 mai 2024

Pascal G. Berardi, chef et fondateur de Temps fort, à l'église du Très-Saint-nom-de-Jésus, juin 2021. (Photo; Elias Touil)
Pascal G. Berardi, chef et fondateur de Temps fort, à l’église du Très-Saint-nom-de-Jésus, juin 2021. (Photo : Elias Touil)

Pascal Germain-Berardi n’a peur ni de la nouveauté, ni de la démesure. Le compositeur et chef d’orchestre présente jeudi soir dans le cadre du Festival international de musique actuelle de Victoriaville (FIMAV) sa nouvelle création, un oratorio en quatre actes intitulé Basileus. Situé dans une époque fictive inspirée de l’Antiquité grecque après la mort d’Alexandre le Grand, Basileus, sur un livret de Sébastien Johnson, est une saga épique sur trois générations empreinte de violence, de soif de pouvoir et ultimement d’espoir.

À livret ambitieux, instrumentarium hors du commun : l’œuvre de 70 minutes réunit le groupe de percussions Sixtrum, l’ensemble de guitares Forestare, l’ensemble de cuivres Horizon, six contrebasses, le Growlers Choir – ensemble vocal employant la technique de growl provenant du heavy metal – et quatre solistes vocaux « classiques ».

La genèse

C’est en travaillant avec ces groupes séparément qu’a lentement germé en Pascal Germain-Berardi l’idée de les réunir pour créer un univers sonore puissant complètement nouveau. Une résidence du Growlers Choir au FIMAV a ouvert la porte à ce que Germain-Berardi propose ce projet inédit à Michel Levasseur, à l’époque directeur artistique du festival, qui l’a accepté avec enthousiasme. Une fois le cadre trouvé et les subventions en recherche-création obtenues, il était temps de passer au travail de création.

Sébastien Johnson et Pascal Germain-Berardi sont des amis d’enfance et des collaborateurs de longue date. Confiant dans le travail de son ami librettiste, le compositeur lui a pratiquement donné carte blanche, confiant que les thématiques et le style favorisés par son ami se marieraient aux sonorités extrêmes à sa disposition. Les premiers textes lui sont parvenus en juin 2022, date à laquelle il a pu se lancer dans la composition.

Un an plus tard, en juin 2023, tous les ensembles impliqués se réunissaient pour la première fois pour une résidence de création à la salle Claude-Champagne. Ils ont ainsi pu déchiffrer les quelques scènes déjà composées et poser des diagnostics utiles pour la suite du processus. Heureusement, Germain-Berardi possède à la fois une connaissance intime des possibilités de la voix humaine, lui qui a évolué au sein des Petits chanteurs du Mont-Royal, et de l’expérience comme compositeur pour cet instrument, ayant déjà écrit des œuvres pour piano et voix et pour des choeurs d’enfants. Selon son propre aveu, c’est plutôt l’écriture pour la guitare qui lui a posé le plus de défi, les possibilités se multipliant avec le nombre de cordes et de doigts disponibles.

L’œuvre

Le récit de Basileus suit différents membres d’une famille sur trois générations, de la Matriarche possédée par des ambitions guerrières dévastatrices à son petit-fils Sol, épuisé par les souffrances et aspirant à la paix, en passant par le tandem frère-soeur Agis et Adès, entraîné malgré lui dans la quête de pouvoir de la Matriarche, menant pour l’un et l’autre à des conséquences dévastatrices.

 

Tous les interprètes de Basileus réunis lors d'une répétition. (Photo : Larry O'Maley)
Tous les interprètes de Basileus réunis lors d’une répétition. (Photo : Larry O’Maley)

Le rôle de la Matriarche est tenu par Sarah Albu, soprano habituée des rôles de création et de la musique expérimentale. Sa fille Adès est chantée par la mezzo-soprano Charlotte Gagnon et son fils Agis, par Dominic Lorange. C’est à un Petit chanteur du Mont-Royal, Anthony Ornsby, qu’a été confiée la voix de l’espoir incarnée par le petit-fils Sol.

« Mon vocabulaire de composition est hybride, dans le sens que j’adopte les idées de phrasé proches de la musique romantique, avec le concept de tension et détente, en les appliquant à des outils de musique moderne, mais toujours dans un contexte d’aller chercher des affects, des émotions, » nous explique Pascal Germain-Berardi. Pour illustrer ses propos, il se dit plus proche de Penderecki – par exemple, dans le Te Deum ou la Passion selon St-Luc – que de Ligeti.

Le résultat est une musique très intense, très énergique, puisqu’elle doit véhiculer l’intensité de la guerre, tout en étant parsemée de moments d’espoir et de nostalgie. Le compositeur a voulu attacher des signatures esthétiques à chaque personnage : la Matriarche est caractérisée par des jeux rythmiques; Agis, qui perd complètement la tête dans son deuxième air, par une note descendant progressivement, à l’image de sa descente aux enfers; Adès, tiraillée par le poids de la responsabilité et une perspective plus nuancée, se voit attribuer une sonorité inspirée du baroque avec une accompagnement confié uniquement aux guitares acoustiques.

De façon générale, Germain-Berardi a aspiré à créer le son le plus symphonique possible, avec un ensemble d’instruments éloigné de ce genre. Pour l’appuyer dans cet objectif, il peut compter sur les talents et l’expérience de Larry O’Maley, l’ingénieur de son derrière des projets tels que Riopelle symphonique et Led Zeppelin symphonique. L’habillage scénique (projections et costumes) a été réalisé par Marie-Ève Groulx de Collectif Tôle.

LE 16 MAI, 20 H, CARRÉ 150, VICTORIAVILLE DÉTAILS ET BILLETS

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Béatrice Cadrin
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