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LISZT | Panorama de grands pianistes s'étant produits à Montréal

Par Jennifer Liu le 7 juillet 2019

Glenn Gould et d'autres pianistes légendaires ont joué sur les scènes montréalaises. Panorama.
Silhouette de Glenn Gould. (Courtesy Library and Archives Canada)

Ces dernières années, Montréal a accueilli plusieurs pianistes de réputation internationale : Rafał Blechacz, Philip Glass, András Schiff, Pierre-Laurent Aimard, Éric Le Sage, Marc-André Hamelin, Beatrice Rana, Martha Argerich et Daniil Trifonov comptent parmi les têtes d’affiche qui ont joué au Ladies’ Morning Musical Club (LMMC), à l’Orchestre Métropolitain, à l’Orchestre symphonique de Montréal (OSM), pour la Fondation Arte Musica et pour la Société Pro Musica.

Mais qui sont les pianistes qui ont gratifié Montréal de leur présence dans les années 1900? Nous avons fouillé les archives des producteurs et les avons jumelé avec des anecdotes racontées par Claude Gingras dans ses mémoires, Notes et Auditions.

Voici une sélection des pianistes et histoires ayant retenu notre attention.

Emil Gilels

Ses prestations montréalaises incluent des visites en février 1958, janvier 1969 (OSM), octobre 1970, janvier 1971, février 1973 et en avril 1983 (OSM).

Après sa visite de 1983, Gilels devait revenir à la Salle Salle Wilfrid-Pelletier pour interpréter le Concerto pour deux pianos de Mozart avec sa fille, mais des problèmes de cœur l’ont empêché de faire le voyage avant sa mort en 1985.

Gilels jouant le Prélude et Fugue de Bach-Busoni à Montréal en 1971 (et non en 1969 comme l’indique le vidéo).

 

Glenn Gould 

Silhouette of Glenn Gould. (Courtesy Library and Archives Canada)
Silhouette de Glenn Gould. (Courtoisie de Bibliothèque et Archives Canada)

Ses prestations montréalaises incluent des visites en novembre 1952 (LMMC), décembre 1954 (LMMC), novembre 1955, octobre 1956 et en avril 1960.

« Rien ne pourra l’empêcher d’avoir une carrière brillante » : c’est en ces mots qu’Eric McLean a décrit le récital que donna Gould pour ses débuts montréalais dans une critique pour le Montreal Star.

Caption for “LMMC Gould:” Glenn Gould performed at the Ladies’ Morning Musical Club in 1952. The programme comprised works by Bach, Beethoven, Berg, Brahms and Orlando Gibbons. (Photo courtesy)
Glenn Gould a joué au Ladies’ Morning Musical Club en 1952. Le programme comprenait des œuvres de Bach, Beethoven, Berg, Brahms et Orlando Gibbons. (Photo :  courtoisie)

Vladimir Horowitz

Ses prestations montréalaises incluent des visites en mars 1930 (LMMC), 1934 (LMMC), 1946, 1951 et en avril 1976.

En tournée, Horowitz amenait son propre piano Steinway, un technicien de piano, un chef-cuisinier, un assistant personnel et un purificateur d’air, Il était bien sûr accompagné de sa femme et gérante de concert Wanda Toscanini, fille du célèbre chef Arturo.

Son dernier concert à Montréal a malheureusement tourné en farce logistique. En arrivant à la salle de récital pour une répétition acoustique, lui et son équipe ont trouvé la scène remplie de gros instruments à percussion, abandonnés là après la prestation d’une troupe de percussion la veille.

Wanda, exaspérée, lui dit, en français : « Nous sommes tombés chez les sauvages. Nous rentrons à New York! »

Pour empirer les choses, le chèque de paiement de 35 000 $ qui a lui a été émis a bondi. C’est peut-être pour ça qu’Horowitz a préféré jouer à Toronto par la suite, mais jamais plus à Montréal…

Marek Jablonski

Ses prestations montréalaises incluent des visites en novembre 1961 (OSM), 1962 (LMMC), mars 1969, 1975, 1977, et novembre 1979.

Le pianiste polono-canadien a gagné le Grand Prix au Concours national des Jeunesses Musicales du Canada en 1961. Gilles Potvin de La Presse a écrit au sujet de son interprétation de la Troisième Sonate de Brahms : « Jablonski y révéla aussi une technique remarquable et un jeu capable d’une grande puissance. Avec cette exécution, Jablonski s’affirme de nouveau comme l’un des pianistes canadiens les plus talentueux. Voilà un artiste d’envergure, digne des grandes salles de concert du monde. »

Pédagogue renommé, Jablonski donnait des classes de maître à travers toute l’Amérique du Nord, notamment au Québec, en Alberta, et au Centre d’arts de Banff.

 

Marek Jablonski jouant en concert au Festival des Jeunesses Musicales du Canada de 1964.

Wilhelm Kempff

Ses prestations montréalaises incluent des visites en 1959, 1961, et en 1962 (OSM).

Wilhelm Kempff était un spécialiste de la musique pour piano de  Beethoven.

« C’est, de tous les compositeurs, celui qui a la plus forte personnalité, » a-t-il expliqué à Claude Gingras, dans un français avec une pointe d’accent allemand. « Bach est certainement plus grand comme compositeur. Peut-être aussi Mozart. Mais Beethoven est le plus personnel de tous. Comme une force mystérieuse qui nous attire… »

Au sujet de la musique contemporaine, il excusait qu’il l’évite en mentionnant son âge :

« Oh! Non. Je n’ai pas le temps, Et puis, je suis trop vieux… J’ai passé ma vie à étudier Beethoven, Brahms, Schubert, Schumann, Chopin. Cette musique demande une interprétation. La musique contemporaine n’en demande pas : il suffit de jouer ce qui est écrit. Cette musique manque de soleil, elle manque de foi. »

Arturo Benedetti Michelangeli

Ses prestations montréalaises incluent des visites en septembre 1967 et en février 1970.

Ce n’était pas chose aisée de faire quitter son Italie natale ensoleillée à Michelangeli pour le faire venir au Canada. Au cours de la section canadienne de sa tournée nord-américaine de février-mars 1970, il a annulé sa prestation à Trois-Rivières, où il devait reprendre avec l’Orchestre symphonique de Québec le Concerto Empereur qu’il avait joué à Québec la veille, sous la direction du chef Jean-Claude Casadesus. Apparemment, l’air froid canadien avait attaqué ses poumons.

Selon le musicologue de Québec Bertrand Guay, Michelangeli exigeait que son technicien personnel recalibre le mécanisme du piano avant un concert. Après ce recalibrage, plus personne n’avait la permission de toucher au piano – même pas le violon solo pour prendre l’accord.

Michelangeli était connu pour ses annulations de dernière minute fréquentes. À sa mort en 1995, le journal français Libération titrait « Michelangeli annule pour de bon ».

En plus de son technicien de piano, Michelangeli amenait un des ses cinq pianos Steinway et son propre banc en tournée.

Michelangeli jouant à Place des Arts dans le cadre du  Festival mondial des arts, septembre 1967.

Vlado Perlemuter

Le pianiste polono-français, ancien élève de Maurice Ravel, a enseigné au Centre d’arts d’Orford au début des années 1960. Perlemuter a donné quelques prestations en plein air sur le Mont-Royal au milieu des années soixante. La Presse publiait ce texte annonçant son concert de juillet 1966 sous la direction du chef d’orchestre montréalais Boris Brott :

Vlado Perlemuter and Boris Brott perform on Mount Royal, July 1966 (Courtesy BANQ)
Article de La Presse annonçant le concert avec Vlado Perlemuter et Boris Brott sur le Mont Royal, juillet 1966. (Courtoisie de la BAnQ)

 

Ivo Pogorelich

Pogorelich a joué à Montréal lors de sa participation au Concours international de musique de Montréal en 1980.

À la suite de sa victoire au Concours, le pianiste serbo-croate a assuré Claude Gingras qu’il savait tout le long qu’il allait gagner.

“Et comment en étiez-vous si sûr?”

“C’est un phénomène psychologique : vous sentez votre pouvoir et cette sensation vous donne la force nécessaire. »

Pogorelich commentait : “Les compositeurs difficiles, pour les pianistes d’aujourd’hui, ce sont Beethoven et Chopin, en raison de l’équilibre à trouver entre la tradition et une approche moderne de ces musiques. Il n’est plus possible de jouer Beethoven dans le style de Schnabel ni Chopin dans le style de Cortot.”

La même année, Pogorelich allait voler la vedette au Concours Chopin, alors que son élimination en troisième ronde poussait Martha Argerich à démissionner du jury en signe de protestation.

Sergei Prokofiev

S’est produit à Montréal en janvier et février 1920, et de nouveau en 1930.

En descendant du train à Montréal, Prokofiev a dit être « aveuglé par le spectacle de la neige miroitant au soleil. »  Il a promptement reçu des bottes, un foulard et un chapeau de laine de son hôte. (Il aurait peut-être apprécié que des lunettes soleil soient ajoutées au lot!)

Au cours de sa visite d’une durée d’une semaine à Montréal et à Québec, il a donné des concerts officiels et une prestation non-officielle dans une maison de l’Avenue Belœil dans Outremont. Il a aussi pris le temps de pratiquer le Concerto pour piano de Rimsky-Korsakov en vue de concerts à venir. À Québec, il a vu des traîneaux pour la première fois depuis son départ de sa Russie natale, et a écrit que son hôtel « ressemblait de l’extérieur à un château. »

Le compositeur, qui maîtrisait parfaitement le français, est revenu au Québec en mars 1930.

Sviatoslav Richter

Ses prestations montréalaises incluent des visites en décembre 1960, ainsi qu’en septembre et octobre 1964.

Richter avait un penchant pour les promenades sans but : Claude Gingras raconte la fois où il a été arrêté pour vagabondage sur le campus de l’Université McGill. La barrière de langue entre les policiers et lui les ont presque empêché de l’identifier, jusqu’à ce que son agent vienne payer sa caution au milieu de la nuit.

Répondant à la forte demande, il a ajouté un second récital lors de ses débuts à Montréal. Dans Le Livre de l’année 1962 de Grolier, le premier concert est décrit ainsi : « Ses admirateurs le félicitent surtout pour la facilité avec laquelle il communique l’intention même du compositeur. Il met son immense talent au service de la musique. »

Arthur Rubinstein

Ses prestations montréalaises incluent des visites en 1940 (LMMC) et en janvier 1967.

Rubinstein (Courtesy Musée McCord)
Rubinstein (Courtoise du Musée McCord)

Le pianiste légendaire Arthur Rubinstein a affirmé à Claude Gingras ne jamais pratiquer et qu’après des millions d’exécutions, les pièces de son répertoire étaient gravées dans son être.

« Il y a des pianistes qui font des gammes plusieurs heures par jour. Moi, j’en suis incapable. Ça m’emmerderait d’entendre tout ce bruit. Je ne serais plus capable, après, de faire de la musique. »

Et le secret de son énergie?
« Vous savez, si j’en connaissais la formule, je la vendrais! »

Notons que le pianiste épelait bien son nom avec un « h », Arthur, et non Artur, une faute de son agent.

Autres apparitions montréalaises de célèbres pianistes :

Daniel Barenboim : décembre 1962 (OSM), 1963 (LMMC)

Dave Brubeck : 1987 (OSM)

Robert Casadesus : août 1954 (OSM)

Aldo Ciccolini (OSM)

Van Cliburn (OSM)

Alicia de Larrocha : mars 1990 (OSM)

Duke Ellington (OSM)

Walter Gieseking : 1928 et 1933 (LMMC)

Myra Hess : 1923 et 1932 (LMMC)

Pascal Rogé : 1974 (LMMC)

Charles Rosen : 1981 (LMMC)

Artur Schnabel : 1935 (LMMC)

Rosalyn Tureck : 1946, 1947, 1949, 1950, 1951, 1955 (toutes au LMMC)

 

Cet article est une traduction de « LISZT | A highlight reel of famous pianists in Montreal’s history » paru le 26 août 2018 sur notre site.

 

LIRE AUSSI :

 

DOSSIERS | Pianos publics de Montréal : Il y a de la musique dans l’air!

 

 

 

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