Alors que l’Orchestre symphonique de Montréal s’apprête à jouer la Symphonie no 5 de Mahler à Carnegie Hall, ce soir, Ludwig van Montréal est du voyage et j’ai eu le privilège d’assister à une répétition dirigée par Rafael Payare avec les jeunes musiciens de l’Orchestra of St.Luke’s, dans le quartier de Hells Kitchen. Ce fut passionnant de le regarder travailler.
Après quelques répétitions avec l’enseignante des pièces au programme, soit le Presto allegro de la Symphonie no 2 de Joseph Bologne, aussi connu sous le nom de Chevalier de St-Georges, et Renacimiento, de la compositrice cubaine Keyla Orozco, le directeur musical de l’OSM prend la baguette.
Il est fascinant de le voir s’adresser aux jeunes avec des exemples, des images et des métaphores destinés à les faire comprendre les pièces pour mieux les interpréter, dans des termes d’une si grande limpidité et une patience admirable. L’ambiance est rigoureuse, mais détendue. Ils ne peuvent que mieux jouer. Le chef s’adresse à ces adolescents à la fois comme un père de famille, mais aussi comme un collaborateur, et non comme un « maestro » autoritaire qui en sait plus que tout le monde. On sent déjà qu’une complicité s’établit entre lui et les musiciens, et on ne peut que s’imaginer à quel point ces qualités de communicateur doivent être également appréciées des musiciens de l’OSM.
« Jouons comme si nous chantions » est une phrase qui marquera certainement l’esprit de ces artistes en devenir, et si tous ne deviendront pas des artistes professionnels, ils auront au moins bénéficié des immenses bénéfices d’avoir appris un instrument, et joué au sein d’un orchestre.
Après la rencontre, Rafael Payare répond à leurs questions et il glisse une information intéressante pour nous, de Montréal: il aimerait bien que le programme La Musique aux enfants, lancé dans Montréal Nord par Kent Nagano, donne un jour naissance à un orchestre de jeunes. Il me confirme cette intention à l’occasion d’une rencontre avec les médias, en soirée.
« J’aimerais développer le programme que maestro Nagano a commencé, dit-il. Nous sommes en train d’y réfléchir. »
Lui qui vient du programme Il Sistema, au Venezuela, où il a commencé comme corniste avant d’apprendre la direction d’orchestre, comprend mieux que quiconque l’importance et les bienfaits d’une éducation musicale dans le développement des individus et de la société, particulièrement en milieu défavorisé.
Je serai à Carnegie Hall, ce soir, pour entendre l’OSM jouer cette extraordinaire Cinquième de Mahler qui figure aussi sur son nouvel album avec Pentatone. Aussi au programme: le Concerto pour piano no 2 de Bartók, avec l’inébranlable Yefim Bronfman, ainsi que Précipice, de la compositrice Dorothy Chang. Que de grands moments vivons-nous!
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Caroline Rodgers était à New York à l’invitation de l’OSM.