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NOUVELLE | L’Opéra de Montréal reporte ses deux productions automnales

Étienne Dupuis dans Eugène Onéguine, Opéra de Montréal, septembre 2019. (Photo: Yves Renaud)
Étienne Dupuis dans Eugène Onéguine, Opéra de Montréal, septembre 2019. (Photo: Yves Renaud)

Les contrecoups de la pandémie de COVID-19 commencent maintenant à s’étendre sur la saison musicale 2020-2021. L’Opéra de Montréal vient d’annoncer qu’il devait reporter ses productions de La Traviata et de Jenufa à la saison suivante. Les productions de l’hiver et du printemps sont maintenues.

La saison 2020-2021 comportera donc quatre productions :

Contacté par téléphone, Patrick Corrigan, directeur général de l’Opéra de Montréal, explique:

« Nous voulions trouver des moyens de faire travailler nos artistes et nos techniciens, tout en demeurant en contact avec le public, et avancer artistiquement durant cette phase de la pandémie, qui, pour nous, du côté des arts, représente la réouverture progressive. Pour nous, notre stratégie est de nous adapter le plus vite possible. En ce qui concerne le pourcentage de places ouvertes dans les salles, on ne le sait pas encore. La capacité de Wilfrid-Pelletier, avec la distanciation assise de 1,5 m, permettrait d’accueillir environ 600 personnes, sur 3000, mais cela reste encore à déterminer. Notre premier spectacle, La beauté du monde, aura lieu le 19 mars au théâtre Maisonneuve, et nous espérons, d’ici là, qu’il y aura eu des progrès. C’est un grand défi financier de travailler avec une salle avec seulement 23% de sa capacité. L’enjeu immédiat de la santé et de la sécurité est aussi important en ce qui concerne tout ce qui se passe dans l’arrière-scène. »

Il souligne que La beauté du monde a été conçue pour le théâtre Maisonneuve, pour présenter un côté plus intime, et non en raison de la pandémie.

« On étudie la possibilité, dans l’avenir, de développer des projets qui ne sont peut-être pas appropriés pour une salle de 3000 places », ajoute-t-il.

L’Opéra de Montréal n’est pas la seule maison d’opéra que la pandémie place dans une situation difficile. Depuis le début du confinement, Patrick Corrigan a discuté régulièrement avec d’autres directeurs, par visioconférence.

« Je ne veux pas parler au nom des autres, mais je prédis que pour la majorité des compagnies de notre envergure, en Amérique du Nord, on va entendre beaucoup d’annonces semblables à la nôtre. D’ailleurs, le Met et les opéras de Chicago et de San Francisco ont annulé leurs productions de l’automne. Pour la suite, on se croise les doigts. J’ai de la difficulté à croire que l’on pourra ouvrir de grandes salles à pleine capacité tant qu’un remède ou un vaccin contre le virus ne sera pas disponible. En attendant, on fait au mieux, on suit les directives gouvernementales et comme nos productions prennent des mois à monter, avec les nouvelles mesures sanitaires qu’il faut prendre, cela prendre le double du temps. Par exemple, pour faire les costumes, on ne pourra avoir qu’un tiers des couturiers à la fois dans l’atelier. On fait ce qu’il faut pour la santé tout en faisant notre possible pour donner du travail aux artistes et aux artisans. »

Quant à la production printanière de La Flûte enchantée qui a dû être annulée, le directeur espère l’obtenir de nouveau un jour.

« Cela m’a vraiment fait de la peine quand nous avons été obligés de l’annuler, mais on veut toujours la présenter car c’est une production extraordinaire. On travailler pour essayer de la remettre dans une saison à venir. »

 

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