
J’étais au courant depuis plusieurs années de l’existence de Temps fort, le chœur fondé par Pascal Germain-Berardi, sans l’avoir jamais entendu. C’est maintenant chose faite depuis cet après-midi : c’est à mon avis un des meilleurs chœurs de chambre à Montréal en ce moment.
Les pupitres constitués de trois voix chacun sont fondus et homogènes, les couleurs, riches et les nuances, habilement contrôlées. Confiants, les chanteurs et chanteuses nous transportent par le degré achevé de fusion atteint dès la deuxième phrase du O Magnum Mysterium de Morten Lauridsen qui ouvrait le concert. À l’occasion, une partie accentue légèrement un passage – peut-être un certain chromatisme à l’alto ou au ténor dans une des pièces de Rheinberger – puis reprend sa place au sein de l’ensemble.
Le programme a cappella intitulé Noël lyrique tisse musiques du passé et du présent dans un tout équilibré. De Praetorius à trois compositeurs québécois (Raymond Daveluy, William Kraushaar et Pascal Germain-Berardi lui-même, représenté comme arrangeur et comme compositeur), en passant par Rheinberger, Poulenc, Saint-Saens, Berlioz, Debussy, Lauridsen et le Britannique Will Todd, l’atmosphère est à la douceur et l’harmonie.
Autre première pour moi, ce concert se tenait dans la Chapelle de la Basilique Notre-Dame : l’acoustique y est vraiment intéressante pour un petit ensemble vocal. Le son y est légèrement enrobé, mais toujours distinct.
Je n’ai que deux conseils sur deux aspects complètement séparés : pour améliorer le rythme du déroulement, je proposerais de rassembler les pièces en petits blocs présentés et applaudis de façon regroupée; et par ailleurs, j’aurais eu envie pour certains effets de voir un peu plus de résistance dans les gestes aériens et fluides de Pascal Germain-Berardi.
Il reste demain deux représentations de ce programme rempli de découvertes, soit à 13 h et à 15 h. DÉTAILS ET BILLETS