Ludwig Van Montreal

COMPTE-RENDU | Constantinople à Lanaudière: se perdre dans d’autres mondes

Concert Il ponte di Leonardo au Festival de Lanaudière, 23 juillet 2023

Le ténor Marco Beasley collabore avec l'ensemble Constantinople pour le projet Il ponte di Leonardo. (Photo: Juan Manuel Lobaton)
Le ténor Marco Beasley collabore avec l’ensemble Constantinople pour le projet Il ponte di Leonardo. (Photo: Juan Manuel Lobaton)

La troisième fin de semaine du Festival de Lanaudière 2023 comprenait le concert Léonard de Vinci: entre Orient et Occident, qui amorce la tournée canadienne du projet Il ponte di Leonardo de l’ensemble Constantinople, lequel fait également l’objet d’un très beau disque avec le ténor Marco Beasley, sous étiquette Glossa.  

Ce projet de Constantinople n’est pas nouveau: il a été présenté ici, à la Salle Bourgie, en mars 2022, et ailleurs, mais je n’avais pas eu l’occasion de le découvrir en spectacle.

Six musiciens étaient présents sur la grande scène de l’amphithéâtre Fernand-Lindsay devant une foule d’environ 1000 personnes.

Comme l’a très bien expliqué Kiya Tabassian, fondateur de Constantinople, dans une courte introduction avant le concert, l’objectif du projet Il ponte di Leonardo était de faire « une reconstruction musicale du pont imaginé par Léonard de Vinci » pour enjamber le Bosphore à Istanbul, reliant ainsi l’Europe et l’Asie, avec tout ce que cela peut avoir de symbolique, notamment pour la paix entre les civilisations. Un projet qui n’a jamais vu le jour (je parle ici du pont, mais aussi de la paix).

Nous avons pu entendre une quinzaine de pièces des XVe et XVIe siècles, provenant des bibliothèques d’Istanbul et de Florence, ainsi que quelques compositions de Kiya Tabassian, interprétées à la viole d’amour ou au violon (Tanya Laperrière), au setâr (Kiya Tabassian), au kanun (Didem Basar), au luth (Fabio Accurso), ainsi qu’à la flûte et au ney (Marco Ferrari), aux percussions (Patrick Graham) sans oublier bien sûr les voix, celle, chaude et douce de Marco Beasley, et celle, envoûtante, de Kiya Tabassian.

Il va sans dire que tous ces musiciens sont virtuoses de leurs instruments respectifs, que la symbiose de l’ensemble est remarquable et que le programme d’Il Ponte di Leonardo est constitué de petits bijoux, des pièces qui nous transportent ailleurs dans le temps et dans l’espace. J’ai particulièrement apprécié les compositions de Kiya Tabassian ainsi que Noi che semper naveghemmu, musique d’un compositeur anonyme du XVe siècle sur des paroles du dramaturge italien Gian Piero Alloisio, une chanson déchirante et très mélodique qui a quelque chose d’universel. Je me suis empressée de l’ajouter à ma liste d’écoute en arrivant à la maison!

 

 

Bien que la verdure environnante du festival soit pleine de charme, j’aurais toutefois souhaité assister à ce beau concert dans une salle plus intime et plus propice à ce genre de musique. Mais ce sera possible demain soir, ici à Montréal:

On peut également se procurer l’album ou écouter les pièces sur la plupart des grandes plateformes.

À venir au Festival de Lanaudière

 

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