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OPÉRA | Another Brick in the Wall à Cincinnati: un succès prometteur

Caroline Bleau dans Another Brick in the Wall à Cincinnnati. (Photo: Cincinnati Opera)
Caroline Bleau dans Another Brick in the Wall à Cincinnnati. (Photo: Cincinnati Opera)

 

Another Brick in the Wall, l’opéra de Julien Bilodeau basé sur l’oeuvre de Roger Waters, a récolté des critiques dans l’ensemble assez favorables et s’avère un grand succès sur le plan des ventes pour sa première américaine, qui avait lieu vendredi dernier à Cincinnati. Retour sur ce premier épisode d’une aventure internationale qui pourrait bien se poursuivre ailleurs.

En tout, cinq représentations on lieu à Cincinnati. Pierre Dufour, directeur général des Productions Opera Concept MP, qui a quitté son poste à l’Opéra de Montréal pour se consacrer au développement de ce projet, nous parle de la première.

« Sans fausse prétention, le spectacle sort de l’ordinaire et il a été très apprécié, dit-il. À Cincinnati, comme à Montréal, beaucoup de gens qui ne sont pas initiés à l’opéra sont allés le voir et le reçoivent très favorablement. »

Si l’équipe de création et de mise en scène est la même qu’à Montréal, la distribution compte quelques différences. Ainsi, le baryton Nathan Keoughan remplace Étienne Dupuis dans le rôle de Pink. Toutefois, France Bellemare reprend son rôle de la Mère, Caroline Bleau rejoue son rôle de la Femme et Jean-Michel Richer, le Père. Il reste trois représentations: ce soir, ainsi que les 28 et 31 juillet. C’est aussi le chef Alain Trudel qui dirige le Cincinnati Symphony Orchestra. 

La production a été amplement médiatisée. Quant aux ventes, c’est un succès. On parle de 800 000 $ en date du 24 juillet, selon cet article du Cincinnati Business Courrier.

 

« Le Cincinnati Opera fêtera ses 100 ans en 2020. À ce jour, c’est la production qui a vendu le plus de billets de la saison actuelle. C’est aussi le spectacle qui a amené le plus de revenus de billetterie dans l’histoire de la compagnie. Il est aussi en voie de devenir le spectacle qui aura vendu le plus de billets, un record pour l’instant détenu par une production de Porgy & Bess.  Nous sommes très contents de la réception. – Pierre Dufour.

La mise en scène est restée très fidèle à la production vue à Montréal lors de la création, l’an dernier. Des changements ont toutefois été apportés au premier acte.

« Avec l’équipe créative, nous avons retravaillé une dizaine de jours pour nettoyer et resserrer le spectacle, dit Pierre Dufour. Dans la première partie, on a coupé environ huit minutes. Nous avons resserré la partie où Pink se retrouve dans la clinique. Musicalement, Julien Bilodeau a retravaillé pour resserrer certaines transitions, et nous avons inversé l’ordre de quelques chansons, ce qui précise la trame dramatique de cette première partie. »

Plusieurs représentants de maisons d’opéra des États-Unis et d’ailleurs ont assisté à la première ou viendront voir les représentations à venir, précise Pierre Dufour.

« Nous avons eu des gens d’Arizona Opera, de Houston, de l’Utah, de Vancouver, et nous allons avoir un producteur de Buenos Aires, et d’autres. Je pense que pour une compagnie d’opéras américaine, le fait que la production soit présentée sur le marché américain a plus de résonnance qu’en étant présentée à Montréal. L’impact risque d’être plus fort, et comme c’est déjà un succès historique pour le Cincinnati Opera, c’est très encourageant. »

À la lumière des deux premières expériences avec Another Brick in the Wall, Pierre Dufour est convaincu que la production peut vraiment avoir une vie à l’international.

« Cela demande bien sûr énormément de travail, dit-il. On discute avec des gens en Grande-Bretagne, en France et en Allemagne, donc nous travaillons plusieurs marchés en même temps et on continue d’y croire. Le fait que les résultats soient si probants à Cincinnati nous stimule, bien sûr. »

POUR PLUS DE DÉTAILS SUR LA PRODUCTION

Réception critique

La première à Cincinnati a évidemment fait l’objet de nombreuses critiques dans les médias généralistes et spécialisés. Celles-ci vont d’assez mitigées à très positives. La critique la plus négative venant d’un média majeur a été celle du Hollywood Reporter, qui n’est pas tendre envers la musique de Julien Bilodeau (voir extrait ci-bas).

Quelques extraits de critiques :

 

« Cincinnati Opera’s production of Another Brick in the Wall, based on Pink Floyd’s 1979 Rock magnum opus The Wall, is an entertaining and hallucinatory spectacle that explores Rock & Roll excess, mental illness and fascism. » – City Beat

 

« Bleau is particularly spectacular, a bolt of fierce energy across the stage every time she enters. » – Arts Wave Guide

 

And then there is Bilodeau’s score. Thanks to the Cincinnati Symphony Orchestra and conductor Alain Trudel, the music operates at nearly as high an emotional pitch as Stéphane Roy’s scenic design and Johnny Ranger’s videos. There may be occasional references to Waters’ music. But they are minimal at most. This is Bilodeau’s music, and it is every bit as hyperdramatic as Waters’ sprawling tale demands. – Cincinnati Enquirer

 

« Bilodeau’s score wanders arbitrarily from note to note like his compositions for Canadian documentaries La belle visite and Premieres Armie. His score fills the hall like background music, affording few arias for his gifted cast and scarce compositional dynamism for the orchestra. » – The Hollywood Reporter

 

Pour lire d’autres critiques: 

The Hollywood Reporter

The New York Times

Cincinnati Enquirer

Cincinnati Business Courrier

 

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